Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

samedi 8 août 2015

Pow wow à Mikwemikong



Argl, il se passe tellement de choses que je suis hyper en retard dans mon blog ! Une semaine de retard....La vie que je mène est à un rythme d’enfer J

Commençons par le commencement : le week end dernier a eu lieu le grand pow wow de Mikwemikong. Quelque 150 à 250 nations amérindiennes y étaient présentes, du Canada et des états américains des Grandes Plaines. 

Durant trois jours,  ils se sont affrontés dans des compétitions de danses et de tambours (la vidéo ci-dessous montre le Running Horse group). J’ai pu voir ainsi les différents types de costumes, « traditionnels » (les plus simples), « fancy » (les plus élaborés, très colorés), « jingle » (pour les femmes, costumes ornés de clochettes métalliques, pour les danses de guérison), j’ai pu apprendre que la mode des pow wow évolue, actuellement, la grande mode est de mettre des nœuds papillons réalisés en broderies de perles.

Jingle dance.

Jingle dance.

Les costumes sont réalisés par les gens eux-mêmes, et, comme m’expliquait une femme, « on ne les a jamais terminés. Je rêve du jour où mon fils sera assez grand pour que je n’ai plus besoin de lui en refaire un autre tous les deux ans ! » C’est pourquoi sans doute les costumes se portent de génération en génération. En tout cas, j’ai discuté avec un jeune du Montana dont le splendide costume fancy bleu était celu de son père : « En le portant, je lui rend hommage. » Et une jeune femme qui portait un des costumes que j’ai préféré, très simple, fait de peau de daim, m’a dit que c’était la robe de mariage de sa mère, et elle était très honorée de ce cadeau.


Ce jeune du Montana porte le costume de son père, et li rend ainsi hommage.


Les touristes sont les bienvenus, mais il y a une chose que l’on demande à tous de respecter, c’est de se lever et de ne prendre ni photos ni vidéos lors de la Grand Entry, la cérémonie d’ouverture, où les participants défilent en compagnie des vétérans de guerre qui portent les drapeaux, canadien, américain, first nations. Car ce moment est sacré.

Smoke dance, chicken dance

Les danses, surtout chez les hommes, reflètent la vie et la nature. La Smoke dance vient des Shawnee, qui vivaient dans des « long houses », de longues et étroites huttes, et la Smoke dance mime les gestes pour évacuer la fumée ; d’abord lente, elle devient ensuite très rapide. La grass dance évoque les hommes préparant le terrain pour un pow wow : ils foulent l’herbe pour la coucher et applanir le sol. Cette vidéo montre la smoke dance.



La chicken dance est une spécificité des Mohawks, et les hommes miment les poulets, tête allant d’avant en arrière, à croupetons, bras en aile, duels, etc… Le gagnant a été fort apprécié : quand le jury est venu lui indiquer qu’il avait gagné, il a fui comme le ferait un poulet. Applaudissements nourris et rires.

Chicken dance: le danseur mime les attitudes du poulet. Ci-dessous,deux  fancy dances.




Tout comme Steve le Canadien et Simon  le Belge, j’ai logé chez Audrey, plus sa famille, nous étions 15 ! J’ai dormi sur le canapé, eux deux et la famille dans des tentes ou au sous-sol. Audrey était fière comme tout car Katrina, une de ses petites-filles 9 ans, avait été élue Little Miss Wikwemikong l’année précédente, et elle a donc défilé en place d’honneur à la Grand Entry.

Native rap

Durant ces trois jours, le public s’est régalé de corn soup et pain frit, « indian tacos », « blancket dog » (hot dog où le bun est remplacé par du pain frit).  Je me mords les doigts de ne pas avoir pris une photo excellente : le stand SubWay était intitulé OjibWay… J’ai d’ailleurs pouvoir combien ils jouent sur l’ironie et l’humour pour parler de leur vie, leur situation, les relations (ou non relations…) avec les blancs. Dimanche, la fête s’est terminée avec du rap ; j’ai adoré voir le rappeur en costume traditionnel faire des « yo », avec les mouvements de bras qui vont avec. Les titres chantés : « Every day is pow wow day », « We are natives », etc…


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