Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

vendredi 22 avril 2016

Douche festive dans la rue et café vintage: petits plaisirs de la vie au nord de la Thailande

On crève de chaud en Thaïlande durant le mois d'avril? Ca tombe bien, c'est le moment de Songkran, le Nouvel An Thaï. On s'y lave des impuretés de l'année passée à coup de batailles de baquets d'eau dans la rue durant trois jours.

Entre deux séances de yoga et d'ateliers sur la pleine conscience, une petite équipe de New Life est allée célébrer Songkran à Chiang Rai. Première étape en arrivant en ville: passer à l'inévitable Seven/Eleven (les supérettes qu'on trouve dans le moindre patelin, ouvertes quasi 24 h/24) pour y acheter un pistolet à eau. Au choix: décoré avec Frozen, des grenouilles, des pandas, rose, jaune, vert... Et sinon, une bouteille d'eau coupée en deux fait merveilleusement l'affaire.

Pour les remplir, c'est pas compliqué: partout sur les trottoirs, les gens ont rempli des barils, des piscines en plastique, tout ce qui leur tombe sous la main, et chacun est invité à puiser dedans. Des pick ups sillonnent les rues, avec à leur bord des gens armés jusqu'aux dents eux aussi de baquets d'eau. Et quand je dis des baquets, ce sont des baquets... Très agréable quand l'eau est à température ambiante, un peu moins quand c'est de l'eau glacée. Le choc thermique est alors assez costaud.









Refaire Songkran à New Life, c'est simple, avec la piscine à disposition.

Comment transporter sa serviette en toute sécurité: la méthode de la nonne bouddhiste Ani Pema.


Songkran, ce n'est pas que cela, les cérémonies dans les temples sont nombreuses, les gens vont en procession faire des offrandes... Honnêtement, je n'en sais pas plus. Ces semaines passées à New Life sont comme une pause dans mon voyage, une sorte de bulle; le voyage à l'intérieur de moi-même est tellement prenant et intense que je ne ressens pas le besoin d'aller voir ailleurs ce qui se passe. Et finalement, cela ne me manque pas...




Cela dit, on ne travaille pas tous les jours, les week-ends sont repos. On en profite ainsi pour faire une virée entre filles, à Chivit Thamma Da coffee house, un splendide café vintage dans les alentours de Chiang Rai: ambiance coloniale britannique des années 20-30, chandeliers, bibliothèque, bow windows, fontaine décorée d'angelots, jardin luxuriant donnant sur la rivière, jus de fruits et gâteaux à se damner... Surprise: alors que je vais demander à la propriétaire qu'elle me raconte l'histoire du lieu (j'imagine déjà la famille anglaise s'ennuyant élégamment autour de son thé dans les années 30 entre deux parties de bridge tandis qu'une armada de domestiques s'occupe de la maison), elle me révèle que  celui-ci n'a que cinq ans, et a été entièrement construit avec du bois de récupération.












Ah, et puis il y a eu aussi les Jeux Olympiques des 6 ans de New Life. Course en sac, chasse au trésor dans la piscine, charade mimée, de quoi retrouver ses rires d'enfant. Memorable...









Comme quoi vivre des journées dans la pleine conscience, la méditation, le yoga et le travail sur soi n'empêche pas de savourer les petits plaisirs de la vie...

vendredi 8 avril 2016

Coup de cœur pour Hanoi : vive le visa run !

Les contraintes administratives ont parfois du bon… L’obligation de faire un visa run par avion m’a permis de découvrir Hanoi, ville pour laquelle j’ai eu un coup de cœur. En résumé : ayant déjà étendu une fois mon visa d’un mois pour la Thailande, je ne pouvais plus le renouveler. Or, ayant décidé de rester à New Life pour mon cheminement intérieur au lieu d’aller visiter la Chine, mon séjour en Thailande dépassait la limite de validité de mon second visa. Je devais donc faire un visa run. Et les visa runs par la route ayant été récemment supprimés, je devais le faire par avion.

Chance, à l‘époque où je pensais ne passer que quinze jours à New Life avant d’aller en Chine, j’avais pris un billet d’avion pour Hanoi dans l’idée d’y passer quelques jours avant d’aller en Chine par le train. Chance encore, ce billet étant low cost, je n’avais pas pu l’annuler, ce qui m’avait alors bien fait râler. Chance encore, j’ai appris tout cela juste la veille du vol, pile à temps pour l’utiliser…

C’est ainsi que j’ai passé trois jours à Hanoi. Hanoi ? Autant Bangkok est une fourmilière – travailler, courir d’un lieu à l’autre, chacun coupé des autres, plongé dans son smartphone – autant Hanoi m’a fait l’effet d’une ruche ; ça bourdonne, ça se rencontre, tout le monde vit dans la rue ; on y discute assis sur les mini-tabourets, on y mange, on y regarde la télévision, et si on n’est pas assis sur un tabouret, on est assis sur son scooter. Le traffic de Hanoi, c’est quelque chose… Le Vietnam compte un cyclomoteur pour trois habitants, et tous ces cyclos zigzaguent dans tous les sens et ça klaxonne à qui mieux mieux.

Quand on arrive, on se demande d’abord comment on va survivre en tant que piéton ; et puis, une fois qu’on a compris le truc c’est tout simple : on traverse. D’abord parce que, si on attend que la voie soit libre, ben, dans quinze jours on y est encore ; ensuite parce que les cyclos, justement, ils zigzaguent et savent vous éviter sans problème, après le petit coup de klaxon réglementaire, bien sûr…












J’ai ressenti à Hanoi comme une atmosphère parisienne, une sorte de qualité de vie qui me rappelait la France :  les gens assis sur leurs tabourets et discutant entre eux dans la rue au lieu d’être penchés sur leur smartphone étaient pour moi comme une transposition en Asie des terrasses de cafés de Paris, celles où l’on refait le monde ou sa vie. Et au fil des rues, on découvre d’élégants vieux bâtiments de l’époque coloniale ; leurs façades qui s’effritent les rendent émouvants…



















                     
Le soir, les rues se remplissent encore plus, les bars ouvrent sur les trottoirs, les visiteurs se pressent dans les magasins de vieilles affiches de propagande communiste, c’est la cohue, les cyclo se faufilent dans les ruelles, et puis le hasard vous fait tomber sur des drag queens à la vietnamiennes, se préparant pour un spectacle de danse. Rires, séance photo, amies – amies sur Facebook, puis spectacle folklo-traditionnalo-variété : chants, saynètes, danses hiératiques et très très répétitives où l’influence chinoise éclate aux yeux, qui ravissent le public vietnamien tandis que le public occidental essaye de suivre avant d’abandonner au fur et à mesure. Moi, je n’ai pas le choix : assise au premier rang, je suis coincée ; et j’ai de toute façon trop envie de voir mes deux drag queens. Le bonheur qu’elles éprouvent à manier l’éventail ou bouger leurs bras avec élégance dans leurs costumes pailletés est un spectacle qui ne se rate pas.








Parapluie improvisé.


Sinon, quoi dire ? Aller à Hanoi sans aller à la baie d’Halong, c’est un peu comme aller à Paris et ne pas aller sur la tour Eiffel, j’y suis donc allée. Voilà, bon, j’y suis allée. Sans plus. La saison n’était pas la bonne, ciel gris, mer boueuse, la splendeur ne s’est pas révélée à mes yeux. Mais si je n’y étais pas allée, je m’en serais voulu… 




Image capturée dans le taxe vers l'aéroport. Les dessins 3 et 7 sont assez intéressants... Quant au 1 il représente un durian; ceux qui ont déjà senti ce fruit sauront pourquoi il est expressément interdit de le transporter avec soi dans un taxi...