Il est parfois des décisions prises en quelques secondes que l'on ne regrette pas. Alors que Sangita et Ashok m'emmenaient vers le bus qui devait me conduire à la gare pour poursouivre mon chemin vers le Kerala, ils m'ont annoncé que la veille, ils avaient été invités à un mariage le jour même au village voisin d'Adugodi. Quelques secondes de réflexion - j'y vais, j'y vais pas? - et la remarque d'Ashok "C'est peut-être la seule fois dans ta vie que tu auras la chance d'assister à un mariage en Inde" m'ont conduite à décider de retarder mon départ d'un jour.
Et ce faut une très belle expérience, avec des gens adorables, heureux de m'accueillir, de prendre des selfies avec moi, de m'offrir le repas, qui m'ont invitée à me mettre au premier rang avec le photographe et le caméraman pour moi aussi prendre des photos...
Un cérémonial si complexe que les participants sont accompagnés et conseillés par d'autres pour ne pas se tromper... en particulier les parents de la mariée, totalement perdus et manifestement fort inquiets. Des moments de solennité lorsque le tissu masquant les deux futurs époux est abaissé, lorsque le prêtre bénit le riz, le jasmin et la noix de coco; moments de rire lorsque le même prêtre, qui a visiblement beaucoup d'humour, plaisante et fait rire tout le monde; moments de rire pour moi lorsque le prêtre fait comprendre au témoin du marié qu'il commence à lui courir sur le haricot pour une raison qui me restera à jamais obscure...
La cérémonie dure deux heures, dans une chaleur étouffante; les témoins essuient continuellement le visage des mariés pour éponger la sueur durant que l'assistance papote, entre et sort, c'est bon enfant et parfois assez surréaliste.
Et ensuite, bien sûr, repas servi sur les feuilles de bananier et séances de photos. Même si l'Inde est le seul pays de mon tour du monde où je me suis dit qu'il valait tout de même mieux éviter de boire l'eau du robinet, là je n'ai pas le choix: refuser l'eau qu'ils m'offrent aurait été impoli. Et finalement, eh bien, je m'en porte très bien ...
Quant aux tenues des femmes, la couleur de leurs saris, leurs bijoux, je ne me lasse pas de les admirer, je me réjouis de les photographier et de les voir si heureux de se faire immortaliser.
|
Ah, et bien sûr, pas de réjouissances en Inde sans le betel que l'on mâche. J'ai testé, mais un tout petit, petit peu; je n'ai pas envie de voir mes dents devenir comme celle de ses accrocs...
|