Les contraintes administratives ont parfois du bon…
L’obligation de faire un visa run par avion m’a permis de découvrir Hanoi,
ville pour laquelle j’ai eu un coup de cœur. En résumé : ayant déjà étendu
une fois mon visa d’un mois pour la Thailande, je ne pouvais plus le
renouveler. Or, ayant décidé de rester à New Life pour mon cheminement
intérieur au lieu d’aller visiter la Chine, mon séjour en Thailande dépassait
la limite de validité de mon second visa. Je devais donc faire un visa run. Et
les visa runs par la route ayant été récemment supprimés, je devais le faire
par avion.
Chance, à l‘époque où je pensais ne passer que quinze jours
à New Life avant d’aller en Chine, j’avais pris un billet d’avion pour Hanoi
dans l’idée d’y passer quelques jours avant d’aller en Chine par le train. Chance
encore, ce billet étant low cost, je n’avais pas pu l’annuler, ce qui m’avait
alors bien fait râler. Chance encore, j’ai appris tout cela juste la veille du
vol, pile à temps pour l’utiliser…
C’est ainsi que j’ai passé trois jours à Hanoi. Hanoi ?
Autant Bangkok est une fourmilière – travailler, courir d’un lieu à l’autre,
chacun coupé des autres, plongé dans son smartphone – autant Hanoi m’a fait
l’effet d’une ruche ; ça bourdonne, ça se rencontre, tout le monde vit
dans la rue ; on y discute assis sur les mini-tabourets, on y mange, on y
regarde la télévision, et si on n’est pas assis sur un tabouret, on est assis
sur son scooter. Le traffic de Hanoi, c’est quelque chose… Le Vietnam compte un
cyclomoteur pour trois habitants, et tous ces cyclos zigzaguent dans tous les
sens et ça klaxonne à qui mieux mieux.
Quand on arrive, on se demande d’abord comment on va
survivre en tant que piéton ; et puis, une fois qu’on a compris le truc
c’est tout simple : on traverse. D’abord parce que, si on attend que la
voie soit libre, ben, dans quinze jours on y est encore ; ensuite parce
que les cyclos, justement, ils zigzaguent et savent vous éviter sans problème,
après le petit coup de klaxon réglementaire, bien sûr…
J’ai ressenti à Hanoi comme une atmosphère parisienne, une
sorte de qualité de vie qui me rappelait la France : les gens assis sur leurs tabourets et
discutant entre eux dans la rue au lieu d’être penchés sur leur smartphone étaient
pour moi comme une transposition en Asie des terrasses de cafés de Paris,
celles où l’on refait le monde ou sa vie. Et au fil des rues, on découvre
d’élégants vieux bâtiments de l’époque coloniale ; leurs façades qui
s’effritent les rendent émouvants…
Le soir, les rues se remplissent
encore plus, les bars ouvrent sur les trottoirs, les visiteurs se pressent dans
les magasins de vieilles affiches de propagande communiste, c’est la cohue, les
cyclo se faufilent dans les ruelles, et puis le hasard vous fait tomber sur des
drag queens à la vietnamiennes, se préparant pour un spectacle de danse. Rires,
séance photo, amies – amies sur Facebook, puis spectacle
folklo-traditionnalo-variété : chants, saynètes, danses hiératiques et
très très répétitives où l’influence chinoise éclate aux yeux, qui ravissent le
public vietnamien tandis que le public occidental essaye de suivre avant
d’abandonner au fur et à mesure. Moi, je n’ai pas le choix : assise au
premier rang, je suis coincée ; et j’ai de toute façon trop envie de voir mes deux drag
queens. Le bonheur qu’elles éprouvent à manier l’éventail ou bouger leurs bras
avec élégance dans leurs costumes pailletés est un spectacle qui ne se rate pas.
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Parapluie improvisé. |
Sinon, quoi dire ? Aller à Hanoi sans aller à la baie
d’Halong, c’est un peu comme aller à Paris et ne pas aller sur la tour Eiffel,
j’y suis donc allée. Voilà, bon, j’y suis allée. Sans plus. La saison n’était
pas la bonne, ciel gris, mer boueuse, la splendeur ne s’est pas révélée à mes
yeux. Mais si je n’y étais pas allée, je m’en serais voulu…
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Image capturée dans le taxe vers l'aéroport. Les dessins 3 et 7 sont assez intéressants... Quant au 1 il représente un durian; ceux qui ont déjà senti ce fruit sauront pourquoi il est expressément interdit de le transporter avec soi dans un taxi... |
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