Adieu Detroit, adieu l’Amérique du Nord, maintenant, c’est l’Amérique
centrale qui m’accueille pour deux mois et demi. Mais bien sûr, pour y aller,
je n’ai pas choisi le plus simple, cela aurait été mal me connaître…. Au lieu
de prendre l’avion pour Managua via Houston, je me suis dit : « Mais
bon sang, c’est l’occasion rêvée de faire un road trip américain !" Donc,
Detroit – Houston par la route, avant de – tout de même – prendre l’avion ensuite
pour Managua. Et puis, pour que le mythe
soit total, j’ai fait la route par le Greyhound bus, celui que prennent tous
ceux qui fuient quelque chose ou quelqu’un dans les films américains.
Ah, les rêves des highways américaines, les kilomètres der
route qui monte et descend jusqu’ à l’infini, de petites villes traversées, la
poussière, le désert (Houston est au Texas, hein). M’ouais. Ca, c’est sur les
highways. Sauf que les Greyhound prennent les interstates, plus rapides. Et
pour cause : on y a effacé les pentes à coup de creusement, et manifestement elles
passent systématiquement par les lieux les plus inintéressants des états
traversés. Constat de Kieran : « Elles
donnent l’impression aux Américains que leur pays est le même partout… »
Et j’ai fait ça pour 32 heures, du dimanche 11 h 45 au lundi
18 h (avec un décalage horaire de deux heures).
Detroit – Toledo, Columbus, Cincinnati, Ohio – Louisville, Kentucky - Nashville,
Memphis, Tennessee – Little Rock, Arkansas – Dallas, Houston, Texas. Bon,
ne mégotons pas, c’est une expérience que je ne regrette pas. Dans les
Greyhound, il y a toujours des gens avec lesquels on discute. Quoique cela a été plus le cas au Canada qu'aux USA...
Mais côté organisation, c’est nul !!!! Les horaires fluctuent ; même dans les
plus petites gares en France, on trouve un panneau lumineux avec les heures, le
quai, les retards… Chez Greyhound, niet ! Aucune indication de quai ou d’heure,
il faut attendre un appel au micro. Micro plus accent plus ou moins prononcé,
même moi qui suis quasiment bilingue, je ne comprenais pas. Ajoutons une
absence totale d’horloge dans les gares, qui m’a conduite à ne pas savoir que l’heure
avait changé à Memphis(heureusement dans le bon sens, j’en ai été quitte pour
une heure d’impatience en croyant que le bus était en retard. Si le décalage
avait été inverse, je me serais pointée comme une fleur une heure après le
départ du bus…).
Les gares sont mortelles, et situées dans les lieux les plus
vides des villes. Heureusement, dès que l’étape me le permettait, j’allais me
balader dehors au hasard et le nez au vent, ce qui m’a permis, à Louisville, de
tomber sur un concert en plein air de l’église baptiste Saint-Steven, au coin
de Fourth Street et Muhammad Ali Street, à deux pas d’un palace.
Dallas, c’était un déjeuner au sous-sol de la Bank of
America. Au lieu d’avoir une cantine, la banque a des food stalls ;
hamburgers, repas asiatique, salades, junk food ou health food, on a le choix !
t la sécurité est top : un garde me conduit à l’escalator, un deuxième,
prévenu de l’arrivée d’une routarde avec son sac à dos, m’accueille en bas, le
tout avec le sourire. Il est vrai que, moi aussi, j’ai le sourire (il n’y a pas
de raison que je leur fasse la gueule, ils font leur travail), et je n’ai pas
le comportement classique du routard je m’en-foutiste, donc, excellent accueil.
Enfin, à Houston, soirée couchsurfing mémorable chez Becky
et ses colocataires. Comme elle n’arrivait que tard, je suis allée me balader
dans le centre. Quelle différence avec Detroit ! Tout en excellent état, des bus et des trams
tout neufs… Je me suis fait plaisir en allant manger dans un palace ouvert dans
une ancienne banque (ça, c'est mon côté bourgeois, j'adore ces moments). Là, je dois dire que l’Amérique du Nord est un plaisir :
malgré mon sac à dos et le plat pas cher que j’ai pris (mais avec un verre de
vin tout de même), j’ai été accueillie à bras ouverts par la maître d’hôtel, on
a papoté comme de vieilles amies et le serveur était aux petits soins pour moi.
Bon, là encore, je pense que ma bonne bouille ouverte et bien élevée joue pour moi…Cela compense les fois où cela me dessert :-).
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Je ne sais pas pourquoi, mais j'adore les pubs dans les trams américains. |
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Icon hotel; mmhh, un plaisir à savourer... |
Enfin, chez Becky, les amis ont défilé et cela a discuté
jusque tard dans la nuit, avec entre autres un étudiant en religion qui parlait
de Deleuze (jamais lu, honte à moi), Sartre et Beauvoir, Platon, puis de
satanisme et sacrifices humains, tandis qu’une autre avait été Peace Corps (des
volontaires américains dans l’humanitaire) durant deux ans chez les Peuls au
nord du Sénégal… Enfin bref, une soirée délirante…
Du coup, le lendemain, au lieu de me balader dans Houston
avant mon départ le soir, nous sommes tous allés dans un café branché à côté pour
pianoter sur nos ordis.
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Agora café: bois vieilli et métal, cafés de qualité et snacks "healthy", clientèle jeune avec portable de préférence Apple, le café branché par excellence. Etonnant qu''il n'y ait pas eu de hipster à l'intérieur. |
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Instantanné sur les murs de l'aéroport de Houston. J'ai aimé, tout simplement. |
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