Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

vendredi 21 août 2015

32 heures dans le Greyhound bus

Adieu Detroit, adieu l’Amérique du Nord, maintenant, c’est l’Amérique centrale qui m’accueille pour deux mois et demi. Mais bien sûr, pour y aller, je n’ai pas choisi le plus simple, cela aurait été mal me connaître…. Au lieu de prendre l’avion pour Managua via Houston, je me suis dit : « Mais bon sang, c’est l’occasion rêvée de faire un road trip américain !" Donc, Detroit – Houston par la route, avant de – tout de même – prendre l’avion ensuite pour Managua.  Et puis, pour que le mythe soit total, j’ai fait la route par le Greyhound bus, celui que prennent tous ceux qui fuient quelque chose ou quelqu’un dans les films américains.

Ah, les rêves des highways américaines, les kilomètres der route qui monte et descend jusqu’ à l’infini, de petites villes traversées, la poussière, le désert (Houston est au Texas, hein). M’ouais. Ca, c’est sur les highways. Sauf que les Greyhound prennent les interstates, plus rapides. Et pour cause : on y a effacé les pentes  à coup de creusement, et manifestement elles passent systématiquement par les lieux les plus inintéressants des états traversés.  Constat de Kieran : « Elles donnent l’impression aux Américains que leur pays est le même partout… »

Et j’ai fait ça pour 32 heures, du dimanche 11 h 45 au lundi 18 h (avec un décalage horaire de deux heures).  Detroit – Toledo, Columbus, Cincinnati, Ohio – Louisville, Kentucky - Nashville, Memphis, Tennessee – Little Rock, Arkansas – Dallas, Houston, Texas. Bon, ne mégotons pas, c’est une expérience que je ne regrette pas. Dans les Greyhound, il y a toujours des gens avec lesquels on discute. Quoique cela a été plus le cas au Canada qu'aux USA... 

Mais côté organisation, c’est nul !!!!  Les horaires fluctuent ; même dans les plus petites gares en France, on trouve un panneau lumineux avec les heures, le quai, les retards… Chez Greyhound, niet ! Aucune indication de quai ou d’heure, il faut attendre un appel au micro. Micro plus accent plus ou moins prononcé, même moi qui suis quasiment bilingue, je ne comprenais pas. Ajoutons une absence totale d’horloge dans les gares, qui m’a conduite à ne pas savoir que l’heure avait changé à Memphis(heureusement dans le bon sens, j’en ai été quitte pour une heure d’impatience en croyant que le bus était en retard. Si le décalage avait été inverse, je me serais pointée comme une fleur une heure après le départ du bus…).

Les gares sont mortelles, et situées dans les lieux les plus vides des villes. Heureusement, dès que l’étape me le permettait, j’allais me balader dehors au hasard et le nez au vent, ce qui m’a permis, à Louisville, de tomber sur un concert en plein air de l’église baptiste Saint-Steven, au coin de Fourth Street et Muhammad Ali Street, à deux pas d’un palace.





Dallas, c’était un déjeuner au sous-sol de la Bank of America. Au lieu d’avoir une cantine, la banque a des food stalls ; hamburgers, repas asiatique, salades, junk food ou health food, on a le choix ! t la sécurité est top : un garde me conduit à l’escalator, un deuxième, prévenu de l’arrivée d’une routarde avec son sac à dos, m’accueille en bas, le tout avec le sourire. Il est vrai que, moi aussi, j’ai le sourire (il n’y a pas de raison que je leur fasse la gueule, ils font leur travail), et je n’ai pas le comportement classique du routard je m’en-foutiste, donc, excellent accueil.

Enfin, à Houston, soirée couchsurfing mémorable chez Becky et ses colocataires. Comme elle n’arrivait que tard, je suis allée me balader dans le centre. Quelle différence avec Detroit !  Tout en excellent état, des bus et des trams tout neufs… Je me suis fait plaisir en allant manger dans un palace ouvert dans une ancienne banque (ça, c'est mon côté bourgeois, j'adore ces moments). Là, je dois dire que l’Amérique du Nord est un plaisir : malgré mon sac à dos et le plat pas cher que j’ai pris (mais avec un verre de vin tout de même), j’ai été accueillie à bras ouverts par la maître d’hôtel, on a papoté comme de vieilles amies et le serveur était aux petits soins pour moi. Bon, là encore, je pense que ma bonne bouille ouverte et bien élevée joue pour moi…Cela compense les fois où cela me dessert :-).
Je ne sais pas pourquoi, mais j'adore les pubs dans les trams américains.




Icon hotel; mmhh, un plaisir à savourer...
Enfin, chez Becky, les amis ont défilé et cela a discuté jusque tard dans la nuit, avec entre autres un étudiant en religion qui parlait de Deleuze (jamais lu, honte à moi), Sartre et Beauvoir, Platon, puis de satanisme et sacrifices humains, tandis qu’une autre avait été Peace Corps (des volontaires américains dans l’humanitaire) durant deux ans chez les Peuls au nord du Sénégal… Enfin bref, une soirée délirante…
Du coup, le lendemain, au lieu de me balader dans Houston avant mon départ le soir, nous sommes tous allés dans un café branché à côté pour pianoter sur nos ordis.

Agora café: bois vieilli et métal, cafés de qualité et snacks "healthy", clientèle jeune avec portable de préférence Apple, le café branché par excellence. Etonnant qu''il n'y ait pas eu de hipster à l'intérieur.
Instantanné sur les murs de l'aéroport de Houston. J'ai aimé, tout simplement.

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