Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

jeudi 21 janvier 2016

Susan et Geoffrey, chronique de jours heureux

Mon dieu, que dire de mon séjour chez Susan et Geoffrey ? Un bonheur ! Deux sacrés personnages – un peu le mariage de la carpe et du lapin qui fonctionne - qui m’ont permis de découvrir d’autres sacrés personnages, ainsi que tout un pan de la vie kiwie que je n’aurais jamais imaginée… Style pionniers et dernière frontière : Geoffrey est chercheur d’or, fils et petit-fils de chercheur d’or ou fermier, et a également gagné sa vie en chassant les opossums (pour leur fourrure et car ils sont invasifs), en récoltant une mousse spéciale destinée à la culture des orchidées au Japon, en chassant le gibier par hélicoptère (c’est là qu’on prend conscience du fait que les dimensions ne sont pas les mêmes que chez nous, Europe densément peuplée : l’île du Sud ne compte qu’un million d’habitants, la West Coast est restée isolée encore plus longtemps que les autres et le gibier importé par les colons au XIXe siècle pour la chasse a proliféré car il n’avait aucun prédateur ; le chasser à l’hélicoptère ne gêne donc personne ici) puis en l’attrapant pour alimenter les fermes d’élevage de gibier. Dur à la tâche, costaud, les pieds bien ancrés dans la terre, un accent à couper au couteau et un cœur d’or.


Susan, elle, Américaine du Wisconsin, est tout le contraire. Passionnée d’agriculture bio, de yoga, de spiritualité, elle a travaillé dans les relations publiques avant de tout lâcher et partir de par le monde, d’arriver en Nouvelle-Zélande et de se retrouver à sculpter le jade à Greymouth ; c’est ainsi qu’elle a rencontré Geoffrey… et qu’elle a découvert les joies de la vie de femme au foyer et mère de famille. Navarré, leur fils, a 16 ans et comme il était enfant unique, ils ont pris l’habitude d’accueillir chez eux des auto-stoppeurs, puis des wwoofers par le site HelpX (HelpExchange). C’est ainsi que j’ai débarqué chez eux.


Geoffrey loue le hangar au propriétaire de cet hélicoptère. Il en avait un , qu'il a dû vendre car la vie de chercheur d'or est pleine d'aléas, et espère en racheter un, un jour...

A Pancake Rock, Susan et moi nous sommes amusées à jouer les reines sur nos trônes. 



A cup of tea, my dear? Oh, yes, please...



La maison est un hâvre de clarté, dont Susan a mis un an à dresser les plans – « Je voulais pouvoir voir la mer de chaque pièce importante », explique-t-elle - avec des objets glanés dans les puces ou faits à partir de la nature.

Affichée sur le frigo, cette pensée résume tellement bien Susan et Geoffrey...

Vue sur la mer depuis le jardin.

Chaque pièce donne sur la mer.

Susan a également créé des vêtements et accessoires à une époque.

Poisson-galets issu des plages voisines.



J’ai donc aidé Susan dans son beau jardin version heureux fouillis comme je les aime, et surtout, nous avons partagé de merveilleux moments, des confidences tout en désherbant et nettoyant le poulailler, des méditations le matin, des recettes de cuisine, des visites à droite et à gauche. Car Susan représente sans doute l’idéal du concept d’HelpExchange, en mettant en pratique les deux mots : « help », aider, mais aussi « exchange », échange. J’ai donc randonné avec ses amis, elle m’a fait visiter les environs, nous avons rendu visite à des voisins, à Grandpa et Grandma, les parents de Geoffrey, à Mick, le sculpteur de jade qui l’a initiée à son arrivée, nous avons parié (et perdu) à la course de chevaux, nous avons vécu une soirée de jeux d’anthologie avec des amis, bref, j’ai vraiment été partie intégrante de leur vie. Nous avons même fait un tir groupé chez le coiffeur, les quatre d’un coup, c’est dire !...

Autre séance de pose avec Susan, cette fois dans le jardin, à jouer les mannequins pour les guêtres made in Sélestat par Belle Lurette. Susan les a adorées, elles lui correspondant tellement! 


Jardin vivant, heureux fouillis...

Issus du travail d'une journée de pluie, les fleurs, coeurs et personnages de "wire art" destinés à tenir compagnie aux tournesols.



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