Oui, bon, je sais, c’est facile, mais je n’ai pas résisté à
la tentation de faire ce titre… J’aurais pu l’intituler aussi « un samedi
soir avec les poules » ou encore « tout commença par une
baignoire ». Me voici donc à Deer Lake lodge, ma seconde étape de wwoofing,
à South River, dans le nord de l’Ontario, près du parc national Algonquin. Je
suis chez Jon et Megan Sheppard, et leur fils de neuf mois Samuel.
Précision : cela fait une semaine que j’y suis, mais
entre Windows 8 qui me faisait des misères et la connexion très mauvaise chez
Megan et Jon, je n’ai rien pu écrire sur mon blog. Un blog bloqué, c’est ballot…
Je ne compte plus les crises de nerfs – heureusement pour Jon et Megan, elles
étaient intérieures… - que j’ai vécues. « SOS Lulu et Elisabeth dépannage
informatique », vous me manquez !!!! :-)
De Julius et Louisa à Jon et Megan
Donc, Deer lake lodge est un ancien pavillon de chasse, construit
au début du XXe siècle par William Detta,
fils de Julius et Louisa Detta; Jon et Megan ont un vieux livre de photos de la
famille Detta : Julius et Louisa ont émigré d’Allemagne en 1884 avec leurs
sept enfants ; ils sont arrivés ici avec en tout et pour tous une vache et
un sac de farine. Les fondations de leur cabane existent encore. La première
année de leur installation, ils ont vécu de soupe de navets. Quand on sait
qu’en plus, les hivers ici vont facilement à – 40, que la région était encore
quasiment inconnue, et que ces gens savaient que jamais ils ne reverraient leur
terre natale, je prends conscience ici de façon très concrète combien tous ces
pionniers anonymes avaient un sacré courage… Moi, mon tour du monde, je le fais
avec un billet d’avion déjà acheté, je reste en lien avec la France grâce à
internet, et je retrouve mon travail et mes proches dans un an. Il n’y a que
cent ans de différence, mais ces cent ans sont un univers entier.
Jon et Megan ont acheté le lodge, alors en très mauvais
état, il y a environ quatre ans pour en faire une chambre d’hôtes. Ce qui a
décidé de leur achat ? La baignoire. « J’en suis tombée amoureuse, elle
est d’origine,» me raconte Megan. Et c’est vrai qu’elle a fière allure, trônant
au milieu de la salle de bain comme on aimait le faire à l’époque où la
baignoire était une rareté. D’après Jon, c’est plutôt la grange qui les a fait
craquer…
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Deer lake lodge date des années 30. |
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La grange date de 1949. |
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C'est vrai que la baignoire a une certaine élégance, trônant au milieu de la salle de bain. |
Le couple a entièrement retapé le lodge, il a fait un sacré
chouette travail, et l’a meublé en un « country style » chaleureux. Megan
est monitrice d’équitation, elle a été sage-femme, lui a travaillé dans le bois
et a été chef dans un restaurant italien durant une dizaine d’année. Ils espèrent arriver un jour à vivre de leur
lodge, mais ils en sont encore au tout début du projet. Pour vivre, Megan continue
de donner des cours d’équitation, elle est serveuse dans un restaurant les
vendredis et samedis soirs, Jon construit ou agrandit des cabanes pour des clients,
ils cultivent leur potager, font chambre et table d’hôtes, louent leur
magnifique grange pour des mariages...
Jusqu’à récemment ils avaient aussi des chevaux en pension, et
quatre vaches, mais avec la naissance de Samuel ils ont dû arrêter car ils
n’ont plus le temps. Ils ont aussi dû vendre un de leurs chevaux, Peps ;
restent aujourd’hui Mighty et Flurry, en
plus de Bruce le berger allemand.
Si tout va bien, Jon compte construire une cabane de rondins,
une cabane dans les arbres et une tente de prospecteur pour les clients.
Désherber, le yoga nature
Mon travail ici est principalement dans le potager,
désherber, planter… J’adore désherber ! C’est ludique, les mauvaises
herbes ont la gentillesse de se laisser arracher très facilement – hormis le
pissenlit et une sorte de piquants, des saloupiauds qui s’ancrent fermement
dans la terre – du coup on voit vite l’avancée de son travail. Et puis, on peut
laisser son esprit vagabonder tranquillement, ou discuter, ou évacuer sa
mauvaise humeur : rien de mieux pour se défouler que de faire un jeu de
massacre dans les mauvaises herbes… Et quand les mauvaises herbes sont trop
petites pour les arracher, j’utilise un instrument magique, une sorte de binette
où les dents sont remplacées par six éperons de cowboy : on fait tourner
le truc d’avant en arrière et ça vous arrache les petites mauvaises herbes
comme de rien. Sinon, il y a le nettoyage des boxes des chevaux, ou encore les
coups de main à Megan pour les tâches de la maison.
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Petit Samuel profite du travail de Maman Megan pour découvrir le potager. |
Ah oui, et samedi soir, le coq et ses dix poules se sont
échappés ; avec Dale, la mère de Megan – je reparlerai d’elle plus tard, c’est
aussi un sacré personnage - nous avons passé notre soirée à leur courir après
pour les ramener au bercail. A deux, face à une dizaine de volatiles
s’égaillant dans tous les sens, le spectacle était assez intéressant. D’autant
plus que le coq, fort inquiet de nos tentatives de kidnapping de poules,
s’évertuait à contrer nos stratégies et s’est vaillamment attaqué à mes mollets
lorsque j’ai réussi à coincer une de ses poules sous son bec. Il n’y a ni
photos ni vidéos de ce moment historique, j’ai ma fierté tout de même…
Dimanche, pour compenser, j’ai été découvrir Deer Lake (le
lac du cerf). Et là, devant moi j’avais le Canada de carte postale: le lac
entouré de forêt, les cabanes ou maison de bois au bord de l’eau, et
personne sur la rive à part moi. Le bonheur… Qu’est-ce que je disais tout à l’heure ?
Ma cabane au Canada ? Ben… Oui.
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Deer lake, pour aller me baigner. |
Eh eh tu te rattraperas au retour je ne m'en fait pas!
RépondreSupprimerC'est super chouette cet endroit que tu as trouvé la : la maison les environs, le lac ca donne envie
Niet! Je serai devenue une pro du bidouillage informatique! Enfin, le tout c'est d'y croire :-)
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