Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

mardi 21 juillet 2015

Dernières histoires de Deer Lake lodge




Meurtres en série


Au fil des jours à Deer lake lodge, je suis devenue une meurtrière en série avec un plaisir incroyable ! En effet, en été au Canada, on n’est jamais seul. On est en permanence entouré par des habitants qui nous aiment beaucoup, vraiment beaucoup : moustiques, taons et autres mouches noires. Dans la journée, ce sont plutôt les mouches noires (qui mordent) et les taons. L’avantage avec les taons canadiens, c’est qu’ils sont tellement idiots (ou goinfres ?) qu’ils ne se rendent même pas compte qu’une main vengeresse s’avance pour leur filer un bon coup entre les antennes. Et paf ! Un en moins. Et repaf ! Un autre en moins, le bonheur… L’autre avantage des taons d’ici, c’est que l’effet douloureux de leur morsure ne dure pas, et qu’on s’habitue assez vite.

Les moustiques, en revanche, ça c’est autre chose… Dans la journée, ils sont déjà là, et dès que le soir arrive, c’est l’enfer. Un nuage vrombissant plonge sur vous, et il est éminemment frustrant de ne pas pouvoir savourer  la douceur du soir sur la galerie de Deer lake lodge… Même les répulsifs n’y suffisent pas, les moustiques trouvent toujours le millimètre carré de peau qui n’en a pas eu ; les serpentins qu’on brûle (tous les voyageurs de pays à moustiques connaissent ces fameux serpentins verts) n’ont pas eu plus d’effet. La seule issue était d’être à l’intérieur, privée de ces moments de calme, lorsque le jour cède la place à la nuit…

Heureusement, pour travailler la journée dans le jardin, j’ai trouvé mon arme magique ! Les country guêtres ! Inventées par une jeune créatrice de Sélestat, Belle Lurette et compagnie (allez voir sa page sur facebook : belleluretteetcie), elles se révèlent être d’une efficacité redoutable. Avec elles, je peux travailler en short tout en gardant à l’abri mes mollets et mes chevilles, les endroits les plus exposés. Et en plus, avec leurs couleurs bourrées d’humour, cela a un petit côté top model très élégant…



Sans les guêtres...

Avec les guêtres. Ou comment jardiner en toute tranquillté et avec élégance...


Ma cabane au Canada (bis)


J’en avais déjà parlé, Jon et Megan en sont encore au début de leur projet de chambre d’hôtes, et pour le financer, ils travaillent par ailleurs. Jon ayant travaillé durant une quinzaine d’années en Colombie britannique dans la construction de bâtiments en rondins, il réalise actuellement une cabane pour un client. Deux étages, deux chambres, deux salles de bain, un salon en loft, un balcon… Mis à part le fait qu’il n’a pas coupé lui-même les arbres, il fait tout le reste. Son oncle Dave vient l’aider ; au printemps ils ont écorcé les troncs puis les ont entièrement poncés. Ils s’attaquent maintenant à la construction elle-même, avec la découpe et l’assemblage des rondins, une tonne chacun. Jon espère finir dans quelques mois, il leur faudra ensuite démonter la cabane pour la remonter chez le client.

Après avoir poncé chaque rondin au printemps, Jon et Dave ont commencé il y a quelques jours leur découpe et leur assemblage.

Ma cabane au Canada (ter)


Il est des petites choses dans Deer Lake lodge que sans doute peu de maisons en Europe possèdent, ou du moins pas à ma connaissance. Les amateurs de bière apprécieront certainement l’ouvre-bouteille accroché sur le pilier de l’escalier, un aménagement que l’on trouve dans toutes les vieilles habitations du pays, m’indique Joël, de Toronto, venu avec sa femme Sheila passer trois jours de vacances à Deer Lake lodge. Un air à la Woody Allen, Joël est un amoureux de la littérature en général, et française en particulier, ce qui permet un soir un échange de points de vue sur Eric-Emmanuel Schmitt, entre autres. 
Démonstration de l'ouvre-bouteille "maison" par Joel.


Autre petit trésor de la maison, un trou dans l’escalier provoqué par un coup de fusil tiré jadis par les chasseurs en villégiature dans le lodge contre… un écureuil. Cela ne plaisantait pas, à l’époque… Ou encore, ces anciens pots en verre, dont le couvercle rappelle que le Canada fait partie du Commonwealth et est toujours sous l’autorité de la couronne britannique.
Rule Brtiannia...


Le son du plongeon

Enfin, je ne peux terminer mon récit de mes deux semaines à Deer lake lodge sans évoquer un son que tout visiteur du Canada devrait entendre au moins une fois tellement il est beau,  celui du loone, le plongeon huard en français. Cet oiseau pêcheur est représenté sur les pièces de un dollar canadien, et les couples  se forment pour la vie. La première fois que je l’ai entendu, c’était un soir de baignade avec Megan après avoir été mettre le foin dans la grange chez sa mère, Dale. Nostalgique, presque plaintif, il vous donne la chair de poule d’émotion. Et je crois que c’est ce moment comme suspendu hors du temps que j’ai envie de garder en mémoire… 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire