Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

lundi 14 décembre 2015

Waitomo et Rotorua, mystérieux mondes souterrains

Terre de volcans, la Nouvelle-Zélande possède un monde souterrain fascinant. A Waitomo, toujours dans l’ile du nord, j’ai visité des grottes dont la particularité est d’être habitées par des milliers de vers luisants. Les grottes étant en partie parcourues de rivières, nous les avons visitées en tubing, revêtus de combinaisons étanches.

Après un début à sec, au milieu de quelques stalactites et stalagmites, notre guide Nathalie nous a conduits à la rivière, nous avons éteint nos lampes, et là, la magie s’est présentée à nos yeux. Des myriades de petites lumières bleu-vert au-dessus de nos têtes, comme une voie lactée mouvante au fur et à mesure de notre avancée. Spontanément, nous nous sommes tous tus, comme si nous ressentions instinctivement que ce que la nature nous offrait était sacré, à respecter. Cette voie lactée bougeant sous nos yeux était fabuleusement belle… Par moments, elle s’étendait sur les parois des côtés, nous donnant l’impression que nous pouvions toucher ces étoiles du doigt. Un moment merveilleux.


J’ai découvert ensuite Rotorua, une ville que l’on sent avant de voir… Une douce odeur d’œuf pourri vous accueille en effet dans ce haut-lieu de la géothermie. Ce qui parfois crée des malentendus ! Il m’est arrivé de passer près de gens, un effluve malodorant me parvenait au nez et je me préparais à lancer un regard soupçonneux vers mon voisin quand soudain je me souvenais que, non non, ici, cette odeur est normale !

Au beau milieu de la ville, dans le parc, des lacs soufrés son à admirer.

Les anciens bains, aujourd'hui musée: délicieusement british.

Au beau milieu de la ville, dans le parc, tandis que d’un côté se trouvent les jeux pour les enfants, on se promène au milieu de sources de boue brûlante, de sources d’eau tout aussi brûlante – heureusement protégées par des barrières – d’étendues d’eau sulfurée… Je m’y suis promenée avant d’aller dans le village maori voisin – un vrai village, pas un village reconstitué – qui m’a beaucoup rappelé la réserve de Wikwemikong dans l’Ontario, où j’étais en juillet : des maisons soudain beaucoup moins opulentes que dans le reste de la ville… 

J’ai eu une passionnante discussion avec le vieux vendeur du magasin d’artisanat maori et un ami à lui, parlant de l’expérience que j’avais vécue su l’ile de Manitoulin, dans la compagnie de théâtre de Debajehmujig, les mythes indiens, leur histoire; il m’a raconté comment, lorsqu’il chasse ou pêche, il remercie les dieux anciens. Son ami, lui, m’a parlé du ressentiment qu’il a, encore et toujours, envers ce que les colons ont fait à ses ancêtres et à leur terre, et envers le gouvernement, avec lequel manifestement les relations ne sont pas toujours apaisées. J’ai été émue et je me suis sentie très honorée lorsque, au moment de se quitter, le vieux vendeur m’a dit « well, you’ve made my day ! »…

Le Polynesian spa dans le soir qui tombe, un régal! Quant à l'odeur d'oeuf un peu trop passé, eh bien, on s'y fait...



Et le soir, je me suis rendue au Polynesian spa, sources d’eau chaude directement devant le lac de Rotorua, un délice… Premier lieu de tourisme créé en Nouvelle-Zélande, Rotorua a une adorable ambiance britannique, avec ses anciens bains semblables à ces vieilles villas de bord de mer de colombages rouges, quelques vieux hôtels aux salons parés de fauteuils en cuir à l'atmosphère oh so british, my dear...

"Lady Knox geyser".

"Champagne pool".


Vert laiteux...

Cuivré...

Ou turquoise, des lacs magnifiques mais mortels. 

Le lendemain, avec deux Françaises et une Allemande rencontrées au backpackers hostel, nous sommes allées voir les deux parcs géothermiques, Wai O Tapu et Waimangu. Des lacs aux couleurs improbables, vert fluo, bleu turquoise, orange, rouge, dues aux différents métaux, sur lesquels planent des fumées insaisissables, des cavernes d’où l’air brulant sort en grondant dans des lieux nommés « grotte du diable », « caverne infernale », « lac de la poêle à frire » avec ses volutes de fumée serpentant à la surface, une vision immobile et mouvante à la fois...

J’ai été sidérée quand j’ai vu que la vallée de Waimangu, avec sa végétation et son atmosphère dignes de Jurassic Park  a à peine plus de 100 ans, elle est née en 1886, lors de l’explosion du volcan Tarawera. 17 kms de terre se sont ouverts d’un bout à l’autre, créant 22 cratères. Des scientifiques de l’époque ont pu photographier ces moments, un peu comme si l’on avait des témoignages de gens ayant connu la création du monde…








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