Bien sûr, quand on décide de wwoofer en Nouvelle-Zélande, on
rêve d’une chose : travailler dans une ferme de moutons ; ne pas le
faire serait un peu comme un touriste qui vient à Paris et ne va pas voir la
Tour Eiffel. C’est donc chez Nikki et Hamish, dans la région de Gore, tout au
sud de l’île du sud, que j’ai découvert la vie dans une ferme ovine.
Un couple adorable, lui est né dans cette ferme créée par
son grand-père à son retour de la Seconde Guerre mondiale, elle est
vétérinaire, canadienne de l’Ontario, et a rencontré Hamish à l’occasion d’un
séjour « vacances travail » en Nouvelle-Zélande. Hamish, c’est un
grand gars aux boucles et à la barbe rousses qui marquent ses origines
écossaises (et françaises également, apparemment), un costaud à la carrure de
joueur de rugby, qu’il a joué jusqu’à récemment, et une crème. Avec Nikki, nous
échangeons sur nos impressions respectives d’être dans un pays « à l’autre
bout du monde », nous rions, nous papotons. Ils ont deux puces mimi comme
tout, Lucie, 4 ans, et Billie, 2 ans, et numéro 3 devrait arriver début
janvier. S’ajoute à cela Puss, une splendide et imposante chatte à l’incroyable
fourrure et à la queue comme un immense plumeau qui ondule avec nonchalance.
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Hamish, Lucy, Billie et Nikki, mon adorable famille d'accueil durant dix jours. |
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Haimish amène un des agneaux pour le peser. |
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La bestiole est coincée automatiquement entre ces deux mâchoires pour être pesée sans bouger. |
Et, donc… Il y a leurs 3000 moutons et quelques vaches, sur
300 hectares, ce qui fait une ferme de taille moyenne ; certaines ont 10
ou 20 000 moutons. Au moment où j’y étais, il s’agissait de sevrer les
agneaux nés en septembre de leurs mères, et de les vermifuger. J’ai accompagné Hamish et son père ;
celui-ci vient tous les jours car le processus de transmission entre père et
fils est toujours en cours. La ferme,
c’est cinquante ans de sa vie, « j’en connais chaque centimètre »,
sourit-il.
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Le quad, idéal pour parcourir les immenses prés. |
Pour ramener chaque troupeau jusqu’à la ferme, Hamish est en
4X4, son père sur un quad, et il y a Tewy, Lucy, Moose et Boots, les quatre
chiens, qui font un sacré travail, et tout le monde rabat les masses bêlantes
jusqu'à leur destination. Une fois dans le hangar, chacun passe par un étroit
passage et au bout, le père de Hamish manœuvre des portails : une
brebis ? Portail du milieu. Un agneau de belle taille ? Portail de
droite. Un plus petit ? Portail de gauche. Ainsi, de nouveaux troupeaux
seront formés.
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Prêts pour être sélectionné suivant la taille. |
Les agneaux sont ensuite vermifugés ; ils repassent
dans l’étroit passage, où ils se retrouvent coincés comme des rats, grimpant
l’un sur l’autre, et nous venons derrière, leur mettons dans le gosier une
giclée de vermifuges et les relâchons. Le spectacle est passionnant à voir de
bout en bout. Déjà, avec les chiens ; Moose, sympathique corniaud
moustachu, est chargée d’aboyer, Tui et Lucy, border collies, sont les « vrais »
chiens de berger. Si Lucy accuse les années, Tui est pro jusqu’au bout des
ongles : elle ne quitte pas les moutons des yeux une seconde, file à
droite ou à gauche dès que l’un d’eux a une velléité de sortir du troupeau ;
quand elle court, sa foulée est semblable à celle d’un guépard, aussi rapide et
fluide… Boots, elle, eh bien, c’est Boots ; encore en apprentissage, et
pas très futée d’après Hamish.
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Vermifugeage pour chaque agneau. |
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Boots, Tui et Moose en pleine action. |
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Tewy, excellente pro. |
Quant aux agneaux, il sont branchés sur des ressorts !
Lorsqu’ils s’échappent du couloir de vermifugeage, ils croient manifestement
voir une barrière car ils sautent et parfois, ils terminent le saut en beauté
par une ruade. Les voir sortir comme cela – zboïng, zboïng, zboïng – est réjouissant ; un dessin animé de Tex
Avery en vrai...
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Et hop! |
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Et re-hop! |
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