Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

mercredi 23 décembre 2015

Chez Nikki, Hamish et leurs 3000 moutons (1)

Bien sûr, quand on décide de wwoofer en Nouvelle-Zélande, on rêve d’une chose : travailler dans une ferme de moutons ; ne pas le faire serait un peu comme un touriste qui vient à Paris et ne va pas voir la Tour Eiffel. C’est donc chez Nikki et Hamish, dans la région de Gore, tout au sud de l’île du sud, que j’ai découvert la vie dans une ferme ovine.




Un couple adorable, lui est né dans cette ferme créée par son grand-père à son retour de la Seconde Guerre mondiale, elle est vétérinaire, canadienne de l’Ontario, et a rencontré Hamish à l’occasion d’un séjour « vacances travail » en Nouvelle-Zélande. Hamish, c’est un grand gars aux boucles et à la barbe rousses qui marquent ses origines écossaises (et françaises également, apparemment), un costaud à la carrure de joueur de rugby, qu’il a joué jusqu’à récemment, et une crème. Avec Nikki, nous échangeons sur nos impressions respectives d’être dans un pays « à l’autre bout du monde », nous rions, nous papotons. Ils ont deux puces mimi comme tout, Lucie, 4 ans, et Billie, 2 ans, et numéro 3 devrait arriver début janvier. S’ajoute à cela Puss, une splendide et imposante chatte à l’incroyable fourrure et à la queue comme un immense plumeau qui ondule avec nonchalance.

Hamish, Lucy, Billie et Nikki, mon adorable famille d'accueil durant dix jours.


Haimish amène un des agneaux pour le peser.


La bestiole est coincée automatiquement entre ces deux mâchoires pour être pesée sans bouger.




Et, donc… Il y a leurs 3000 moutons et quelques vaches, sur 300 hectares, ce qui fait une ferme de taille moyenne ; certaines ont 10 ou 20 000 moutons. Au moment où j’y étais, il s’agissait de sevrer les agneaux nés en septembre de leurs mères, et de les vermifuger.  J’ai accompagné Hamish et son père ; celui-ci vient tous les jours car le processus de transmission entre père et fils est toujours en cours.  La ferme, c’est cinquante ans de sa vie, « j’en connais chaque centimètre », sourit-il.

Le quad, idéal pour parcourir les immenses prés.


Pour ramener chaque troupeau jusqu’à la ferme, Hamish est en 4X4, son père sur un quad, et il y a Tewy, Lucy, Moose et Boots, les quatre chiens, qui font un sacré travail, et tout le monde rabat les masses bêlantes jusqu'à leur destination. Une fois dans le hangar, chacun passe par un étroit passage et au bout, le père de Hamish manœuvre des portails : une brebis ? Portail du milieu. Un agneau de belle taille ? Portail de droite. Un plus petit ? Portail de gauche. Ainsi, de nouveaux troupeaux seront formés.

Prêts pour être sélectionné suivant la taille.


Les agneaux sont ensuite vermifugés ; ils repassent dans l’étroit passage, où ils se retrouvent coincés comme des rats, grimpant l’un sur l’autre, et nous venons derrière, leur mettons dans le gosier une giclée de vermifuges et les relâchons. Le spectacle est passionnant à voir de bout en bout. Déjà, avec les chiens ; Moose, sympathique corniaud moustachu, est chargée d’aboyer, Tui et Lucy, border collies, sont les « vrais » chiens de berger. Si Lucy accuse les années, Tui est pro jusqu’au bout des ongles : elle ne quitte pas les moutons des yeux une seconde, file à droite ou à gauche dès que l’un d’eux a une velléité de sortir du troupeau ; quand elle court, sa foulée est semblable à celle d’un guépard, aussi rapide et fluide… Boots, elle, eh bien, c’est Boots ; encore en apprentissage, et pas très futée d’après Hamish.

Vermifugeage pour chaque agneau.

Boots, Tui et Moose en pleine action.

Tewy, excellente pro.



Quant aux agneaux, il sont branchés sur des ressorts ! Lorsqu’ils s’échappent du couloir de vermifugeage, ils croient manifestement voir une barrière car ils sautent et parfois, ils terminent le saut en beauté par une ruade. Les voir sortir comme cela – zboïng, zboïng, zboïng – est réjouissant ; un dessin animé de Tex Avery  en vrai...

Et hop!

Et re-hop!



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