Eh bien voilà, je suis donc maintenant en Nouvelle-Zélande. Qu’est-ce
qui m’a frappée le plus ? L’accueil ! C’est incroyable comme les gens
sont gentils. Après la Polynésie française, où déjà c’était ainsi, c’est à
croire que vivre dans l'émisphère sud a une influence sur le caractère…
Vous hésitez sur le chemin à prendre, ou vous voulez savoir
quel café peut être sympa pour pianoter sur votre ordinateur ? N’importe
qui auquel vous demandez un renseignement va se mettre en quatre pour vous le
donner, y compris le jeune avec ses écouteurs sur les oreilles (faites cela en France
et vous verrez comment il vous répondra…), et avec le sourire en plus ! Une
dame, apprenant que j’étais française, m’a même présenté ses condoléances pour
les attentats du 13 novembre.
La douanière qui venait de nettoyer la terre sous mes
chaussures de marche pour éviter l’importation d’espèces invasives s’est
excusée du temps que cela a pris, la vendeuse de tickets de bus a gazouillé sur
mon bronzage tahitien et même le vigile d’un magasin s’est excusé de me
demander d’ouvrir mon sac avant de me souhaiter une bonne journée.
A titre d’exemple inverse, dans l’aéroport d’Auckland je me
préparais à doubler une dame et à m’excuser pour la prévenir qu’elle ne m’en a
même pas laissé le temps, grommelant auprès de sa voisine « Ca lui ferait
mal de s’excuser, celle-là ? » Ah ben oui, j’étais tombée sur une Française…
et son amabilité typiquement française…
Auckland, cool et asiatique
Sinon, Auckland, c’est comment ? Les habituels
buildings des villes du Nouveau Monde, mêlés à quelques survivants du XIXe
siècle, et une ambiance très cool, très agréable. Mais diable qu’il peut faire
froid quand le vent souffle ! Et il souffle beaucoup, nous sommes en effet
au bord de l’océan Pacifique et la mer de Tasmanie, de l’autre côté, n’est pas
loin. Très pratique je trouve, leur système de passage piéton aux croisements :
tous les piétons traversent en même temps des quatre coins du carrefour, ce qui
leur permet de traverser en diagonale et donc gagner du temps.
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Aux carrefours, tous les piétons ont le feu vert en même temps: le carrefour est à eux, c'est particulièrement agréable. |
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Ambiance new yorkaise à Auckland. |
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Quelques survivants du XIXe siècle. |
La ville est aussi très verte, avec beaucoup d'arbres. Et surtout, autant à Paris on peut entendre toutes les
langues de l’Afrique, autant ici on peut entendre toutes celles de l’Asie :
japonais, mandarin, coréen, tamul, hindi… Le contrôleur du RER parle en roulant
ses mots à l’indienne, les salariés du café ont l’accent chinois, le monsieur
au feu rouge est polynésien et je retrouve les sonorités de Tahiti. Emily, mon hôte en Air BnB, m'a indiqué qu'un habitant d'Auckland sur cinq est asiatique. Quant aux
kiwis d’importation plus ancienne, ils ont grandement gardé l’accent
britannique de leurs ancêtres. J’adore tous ces mélanges, même si parfois j’ai
un peu de mal à comprendre ce que me dit mon interlocuteur…
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Auckland, ville asiatique, et Noël en manche courtes. |
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Auckland, ville asiatique et Noël en manches courtes (bis): des milliers de Pères Noël ont arpenté les rues de la ville pour les enfants défavorisés. |
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Noël en manches courtes aussi pour toute la famille, chien et bébé compris. |
Et bien sûr, début décembre les décorations de Noël sont là,
mais les gens sont en manches courtes (enfin, quand le vent ne souffle pas…) puisque
nous sommes ici aux premiers jours de l’été. Je me régale à faire des photos de
ce contraste, en pensant avec compassion (si, si) à vous tous engoncés dans vos
vêtements d’hiver.
Monde familier et monde étrange se téléscopent
J’ai aussi été frappée par un sentiment très étrange en
entendant les oiseaux et en voyant la flore, des chants d’oiseaux et des
plantes que je n‘avais encore jamais vus ou entendus, des fougères géantes
telles une survivance de ce qu’était la terre il y a des millions d’années.
Pourtant, j’ai déjà été sous d’autres latitudes, dans d’autres
continents, mais la différence de faune et de flore allait de pair avec une
différence de vie, d’habitat, de couleur de peau, bref, une sorte de « all
inclusive ». Ici, cette faune et cette flore étranges cohabitent avec un
monde humain occidentalisé, donc familier ; ce qui crée une sorte de
schizophrénie dans mon esprit : je marche dans un univers familier, et
soudain j’entends un oiseau inconnu, je vois une plante aux formes bizarres et
je ne sais plus si je suis dans la réalité ou sur une autre planète… J’aime ce
sentiment, déstabilisant et exaltant à la fois.
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