Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

jeudi 10 septembre 2015

Une journée type à El Yunque

Quel était donc le travail que j’ai eu à faire à El Yunque ? lever à 5h30 pour commencer le travail à 6 h et le terminer à 12 h (14h30) pour les ouvriers. Et ceci pour éviter la chaleur ou la pluie de l’après-midi. Car quand il fait chaud, il fait chaud ! Et quand il pleut (souvent l’après-midi et le soir), il pleut ! Et encore, je n’étais pas là durant la grosse saison des pluies, qui commence fin septembre…. La première semaine était relativement ensoleillée, ce qui me permettait de sécher ma lessive du jour, mais la deuxième n’était Que pluie ou grisaille. Exit la lessive quotidienne du pantalon, de toute façon, la saleté n’était que de la terre ou de la bouse de vache, alors…

6 h, réunion de tout le monde chez Carlos le mandador pour fixer le programme du jour.  Ensuite, nettoyage du corral des vaches et des chevaux. Tout se fait à la main et à la pelle  ici : ramasser la bouse et le crottin, les mélanger afin de les épandre ensuite dans les installations du lombrics-compost, laver le sol en puisant des baquets d’eau, nourrir les bêtes en transportant le fourrage sur le dos (cela je ne le faisais pas, c’était une charge beaucoup trop lourde pour moi).
Pour que les lombrics puissent digérer le crottin, il faut l'écraser. Au début, je le faisais du bout du pied, et à la fin, j'y allais joyeusement. Ensuite, on mélange le tout à la pelle avec les bouses avant de le transporter par baquets jusqu'aux installations de lombric-compost.

Récolte du lombric-compost pour Francisco et Javier.

Une fois le compost récupéré, on rajoute le mélange bouse et crottin.

Une bonne partie de mon  travail ensuite consistait à récupérer le lombrics-compost, un travail très long, car il faut ramasser uniquement ce qui est transformé et éviter d’emmener les lombrics. Les installations sont dans de vieux pneus  répartis partout dans la finca, afin que le jus qui coule du fumier puisse nourrir la terre. Il faut transporter les baquets (et ils sont lourds…) à travers les pentes boueuses ou herbeuses. Après chaque trajet, on est en nage ; et il y a cinq ou six trajets à chaque fois.

Pourtant, il n’y a sept ou huit vaches, et trois chevaux. Mais la vache (elle est facile, celle-là, je sais…) qu’est-ce que ça produit ces bestiaux ! Moi l’urbaine, j’ai pu voir qu’une vache peut vous sortir trois bouses à l’heure, en général juste après que vous ayez tout ramassé à la pelle…
Jose et Javier coupent le pasto.


Transport du pasto par Wilmer.


Les autres tâches étaient très variées : récupérer du bois dans la forêt, faire des semis et des plantations (du pijibay en l’occurrence), couper les caféiers malades, mener les bêtes à paître dans divers lieux de la finca, chercher des moisissures de forêt pour les cultiver (ce sont des moisissures utiles, qui aident les plantes à se protéger des ennemis).
Couper les caféiers malades.

Plantation des pihibay par Obel...

... et par moi.

Récolte des haricots.

Récolte du bois par Javier et Wilmer.



Après les deux premiers jours à arrêter le travail à 12h, j’ai décidé de le continuer avec eux jusqu’à 14 h 30 et de partager le déjeuner avec eux: gallo pinto, c'est-à-dire riz et haricots rouges (ben ouais, c'est matin, midi et soir, et pour varier, on peut pendre riz et haricots, ou alors haricots et riz) avec soit une tortilla de maïs soit des platanos (bananes plantains) cuites à l'eau . Car finalement, c’était beaucoup plus enrichissant pour moi d’être avec eux, de partager leur vie, que d’aller ensuite me baigner dans la rivière, de me balader ou de bouquiner. Et je ne le regrette pas !!

2 commentaires:

  1. Qu'est ce que le "Pihabay"? Google ne connaît pas. Cela ressemble au bananier d'après les feuilles. Tu n'as pas prévu d'en ramener? Tu serais embarrassée pour la suite du voyage. Isabelle

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  2. En fait, cela s'écrit semble t-il pijibay. Mais cela peut être le mot indigène, ce qui expliquerait que tu be trouves pas... Les feuilles sont plus pointues, et le plante a des épinest rès fines. Je ne connais pas les fruits, mais les humains et les cochons les mangent (!).

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