Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

jeudi 17 septembre 2015

El Yunque, la finca, le quotidien, le village

Au fait, je n’ai pas présenté El Yunque. La finca a été créée il y a sept ans par Miguel angel Guzmann, un vétéran de l’armée américaine qui, après avoir vadrouillé en Amérique latine, a acheté cette ancienne plantation de pommes de terre pour la replanter et reforester de façon biologique. Dure tâche… Car l’exploitation intensive de la pomme de terre a épuisé le sol, l’a bourré de fongicides et pesticides. Le sol était quasiment mort.
Il y a sept ans, il n'y avait que des pommes de terre ici.

Une autre vue d'El Yunque, avec la cabane de Javier et Francisco au loin.

Brume du soir sur le chemin qui relient les cabanes de la finca.



Avant la pluie.

A ces hauteurs, la forêt est souvent plongée dans les nuages.


Depuis sept ans, Miguel s’acharne donc à faire revivre tout cela. En sept ans, beaucoup s’est fait, et peu.  Beaucoup car les plantes, les fleurs et les arbres sont partout, de toute sorte, la finca est verte, belle alors qu’il y a sept ans la terre était nue ; peu car la ferme ne produit toujours rien pour une éventuelle vente. Car, comme beaucoup de terre des tropiques, le sol est pauvre en lui-même, sa richesse vient de l’humus de la décomposition des plantes et arbres de la forêt. Ceux-ci ayant été détruits, l’humus a disparu ; d’où la fabrication de lombric-compost pour recréer un sous-sol riche.

La finca essaye aussi d'autres enrichissements du sol: melange de bouse de vache (pas de crottin) et de mélasse issue de la canne à sucre; elle cultive également de la moisissure de forêt : on récupère celle-ci et on la mélange à du lait et de la mélasse pour la nourrir. Le tout marine durant quelques semaines, avant d'être appliqué aux jeunes plantes.

D’ailleurs, tout autour de la finca, c’est une immense plantation intensive  de café, Buena Esperanza (3000 ouvriers agricoles, d’après ce que m’ont dit les gens d’El Yunque) ,où l’on déforeste également. Et Miguel se doute bien que certains planteurs de café lorgnent sur son terrain...
En face d'El Yunque, les ouvriers de Buena Esperanza plante les cafés dans la terre récemment déforestée.

Buena Esperanza.


Le village, San Antonio de Upa, doit faire quelque 500 personnes, dans leurs cabanes de bois qui se résument souvent à deux ou trois  pièces : la cuisine – salle à manger et une ou deux chambres pour tout le monde.
Le village.


Le village, toujours.


Il n’y a pas d’électricité pour s’éclairer, hormis quelques maisons avec un ou deux panneaux solaires. Ainsi, quand le rechargeur de batteries d’El Yunque a rendu l’âme, nous avons dû aller recharger chez Reyna.
Pour téléphone, il faut monter au sommet des collines, comme ici sur ce petit mirador.

Reyna et sa famille, chez qui nous allions recharger les batteries.


Il n’y a pas d’eau courante non plus, on va chercher l’eau à la rivière ou dans des puits ; et pour se laver, l’eau de pluie est recueillie dans des barriques.
Le puit. Après, il faut remonter jusqu'à la finca avec son bidon de vingt litres...

Voilà, euh, il me semble que c’est à peu près tout, sinon je vais vous saouler avec El Yunque et ses gens !! Ah, si, juste quelques petites photos encore, pour le plaisir...
Mon unique tentative de cuisiner chez moi, des malangas (tubercule très savoureux)  la crème. Ne connaissant pas la technique du plastique, j'ai utilisé pratiquement tout le reste d'un livre en allemand de Sartre, tout humide, qui avait servi de combustible pour un précédent volontaire.

Tentative de confection de tortilla, à l'hilarité de Guillerrmina;

L'élégance à la nicaraguayenne: même après le travail, on garde se bottes. On ne sait jamais, une trombe d'eau de cinq minutes vous retransforme le chemin en ruisseau de boue.
A croire que tous les moustiques du Nicaragua se sont donné rendez-vous chez moi... A Deer Lake lodge je m'étais déjà fait dévorer, mais ici c'es pire: les moustiques d'ici, ces petites crevures, ne se voient pas et ne s'entendent pas. Du coup on oublie parfois (souvent) de mettre de l'anti-moustique, avec le résultat que voici...

Il y a tout de même du soleil, hein... Bon, la pose n'est pas naturelle, mais il fallait bien que je vous fasse envie...

Jeu de lumière dans les feuilles de malanga.

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