Que voici un blog fichu en vrac! Le 22 novembre dans la journée, j'écris ce que j'ai ressenti au soir du 13 novembre, et le 22 novembre au soir, j'envoie ce que j'avais écrit à mon arrivée à Tahiti, soit ce qui me semble maintenant une éternité... Article écrit mais que je n'avais pas pu envoyer puisque, en arrivant à A'hé, l'atoll où se trouve Kamoka Pearls, j'avais découvert à mon grand dam qu'internet marchait officiellement sur l'atoll, mais pas du tout dans la vraie vie...
Dooonc, voici mes premières impressions de Tahiti. Même vieilles de trois semaines, elles sont toujours valables. Et puis zut! Cela me ferait trop râler de les détruire après les avoir écrites!
Iorana, et mauruuru
Je ne
me lasse pas de la gentillesse des gens ici…. A la plage, sur le bateau, les gens qui prennent leur guitare
et qui chantent, comme ça, tout simplement. Les automobilistes qui s’arrêtent
alors même que vous n’avez pas encore posé le pied sur la chaussée, et qui vous
laissent passer avec un sourire. Le bar
qui n’a pas internet et dont la serveuse me court après sur le trottoir pour me
dire « Au bar untel, vous l’aurez ! » Le vendeur de journaux qui me
file en douce Tahiti infos, le quotidien gratuit parce que « La Dépêche de
Tahiti, franchement, ça ne vaut rien ».
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Sur le ferry entre Moorea et Tahiti, la musique, encore et toujours. "Sur 10 Polynésiens, 9 sont musiciens", s'amuse un monsieur. |
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Au marché de Papeete. |
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Tahia, vendeuse originaire des Marquises au marché de Papeete; je mange avec elle et son voisin, qui s'appelle "Mitterrand, comme le président". |
Et à Mooréa, encore, je devais prendre le ferry pour
attraper mon avion vers A’he, l’atoll où j'allais wwoofer, et j’attendais
désespérément le bus qui devait passer – promis juré – en concordance avec
l’heure de départ du ferry ; mais ici, les bus passent, ne passent pas, on
ne sait finalement jamais vraiment. Début de panique, je cours vers une voiture
qui quitte le parking, et les gens : « Pas de problème, on t’y amène,
tu auras ton ferry. » Alors que ce n’était pas leur chemin. Effectivement,
je l’ai eu, et j’ai donc eu mon avion. Embrassades chaleureuses avec les
occupants, mauruuru (merci) à eux !
Ou encore Elena, chauffeur de taxi originaire d'A'hé; plantureuse, un sourire comme ça, et elle s'amuse: "Mon nom polynésien c'est Pleurnicheuse, car quand je suis née je pleurais. Mais j'aime la vie, elle est trop courte pour être triste; j'aime chanter, c'est ce qui me fait oublier tout."
Dieu et le cyclone
Depuis plus d’un mois, la Polynésie française est en
vigilance cyclone ; en cette année d’El Nino, on en prédit un fort.
Sourire d’une dame : « Tous les gens achètent des cordes pour
attacher leur toit, et le Chinois il devient riche (nombre de magasins sont
tenus par des Chinois). Mais le monsieur là-haut, il rigole. Il fait ce qu’il
veut ; comme tout le monde se prépare au cyclone, je te dis qu’il n’en
fera pas. » Certes…
A la recherche du carton miracle
Si l’on me demande ce que j’ai fait à Papeete, je dirais que
j’ai couru après un carton. J’ai en effet eu la joyeuse idée de vouloir envoyer
un colis en France. Mais voilà, à la Poste, ils sont en rupture de stock de
paquets colissimo depuis, euh, très longtemps, et ils en recevront d’autres
dans, euh, encore plus longtemps. J’ai donc couru partout dans les magasins de
Papeete pour trouver le carton miracle. Sauf qu’il n’avaient tous que des
grands cartons.
Finalement, j’en ai pris un grand, l’ai découpé, une dame m’a
prêté ses ciseaux « Ce sont les ciseaux de mon grand-père, c’est de la
qualité ! », une autre a proposé de m’aider à le découper, j’ai couru
partout pour trouver du scotch et du papier kraft ; bref, ce qui devait
prendre un quart d’heure a pris deux heures.
Comme me disait la dame aux ciseaux : « Tahiti, c’est le
paradis, jusqu’à ce qu’on ait besoin de quelque chose de précis. C’est là qu’on
voit qu’on est au bout du monde. »
Dauphins, baleines, requins et raies
Nous sommes en fin de saison de reproduction des baleines,
en voir n’était pas garanti. J’ai tout de même fait une sortie baleine ;
nous avons vu une mère et son baleineau. Certes, nous avons vu simplement le
baleineau sortant pour respirer, mais à un moment la mère s’est retournée et
nous avons vu surgir sa nageoire, un immense battoir qui se lève soudain dans
les airs. Rien que la simple nageoire est impressionnante – trois ou quatre
mètres de long –comment doit être l’animal entier….
Nous avons donc à peine vu les baleines, mais nous sommes tombés
sur deux groupes de dauphins et un groupe de globicéphales, et nous avons nagé
avec eux. Autant les globicéphales se fichaient complètement de nous et ont
continué leur chemin, autant les dauphins ont joué avec nous. « Plus tu
fais le guignol, et plus ils viennent pour te voir », nous a conseillé le
guide. Faire le guignol, je sais faire : pirouettes, tonneaux, et
hop ! Ils sont venus. Facile, hein?
A Mooréa, j'ai fait la grande classique, nager avec les raies et le
requins (des « pointe noire », petits requins inoffensifs). Le lieu
est connu, les raies et requins viennent manger le poisson qu’on leur donne.
Les raies ont une peau d’une douceur incroyable, et elles viennent autour de
vous, vous entourent avec leurs ailes qui battent harmonieusement, comme des
voiles qui flottent autour de vous, c’est magnifique… Même si on se doute que les raies et requins du site ont un peu beaucoup perdu leur instinct sauvage, on ne boude pas son plaisir.
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Les raies ont la peau incroyablement douce; c'est ce qui a fait leur malheur à une époque, puisque leur peau était utilisée sous le terme de galuchat, pour les belles du XXe siècle. |
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