Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

dimanche 22 novembre 2015

Irrealité....

Sentiment d'irréalité en ce vendredi 13 novembre. Après une semaine de travail à Kamoka, la ferme perlière, j'étais allée passer le week-end de l'autre côté de l'atoll d'Ahé, à la pension Raita, sous le vent. Vision paradisiaque, des bungalows sous les cocotiers, une plage de sable blanc, un lagon paisible, protégé des alizés, un eau passant par toutes les nuances inimaginables du vert et du bleu: émeraude, vert céladon, turquoise, cobalt, lapis-lazuli... J'avais passé l'après-midi  flâner, admirer les bénitiers sur les coraux, comme d'immenses bouches aux lèvres noires pulpeuses, ourlées de bleu, de vert, et violet, un spectacle fascinant.

Je pensais à toutes ces beautés dont j'allais parler lorsque j'aurais de nouveau un connexion internet (Ahé est le dernier atoll des Tuamotu à être quasiment sans internet, d'où l'interruption de mon blog) lorsque, au moment du repas, les deux autres hôtes présents m'ont annoncé les attaques à Paris.

Etre au milieu de la beauté et apprendre l'horreur, j'ai eu l'impression de flotter dans l'irréalité, et surtout j'ai eu le sentiment de "lâcher" mon pays en étant tranquille au bout du monde; une envie très forte d'être en France, de partager ces moments de douleur, de savoir, savoir et encore savoir...

Pour se souvenir qu'il y a heureusement de la beauté dans le monde, je partage juste ces quelques photos, prises à la pension, chez Raita, Willy et leur fils Roemara.

Les bénitiers; des lèvres ourlées de bleu, violet, mauve...

Le motu où est nichée la pension Raita.

Nocturnes,  nocturnes et encore nocturnes...



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