Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

samedi 13 février 2016

Beauté, serviabilité, politesse

Ah, Kyoto, cette ville est effectivement un enchantement pour les yeux. Enchantement aussi, la serviabilité, la méticulosité et la gentillesse des Japonais. Avec parfois des situations assez intéressantes: à la recherche désespérée d'un distributeur de billet acceptant les cartes bancaires internationales, courant partout avec mon sac de 16 kilos sur le dos car  je dois filer prendre un train ensuite, et me retrouver à piaffer face à un monsieur qui me donne mille détails inutiles pour me donner un renseignement parfait, alors que je demande simplement la direction, merci.

Ou ce chauffeur de taxi le soir qui veut absolument me conduire pile devant la porte de la guesthouse car il fait nuit et il est inquiet pour moi, mais ne peut comprendre que ladite guesthouse est minuscule, dans une rue minuscule: et de tourner en rond autour du quartier à la recherche d'un bâtiment ressemblant à un "vrai" hôtel, se perdant et me perdant du coup. Et je ne peux lui redonner l'adresse car entretemps la batterie de mon smartphone s'est vidée... Il en arrivera presque à s'énerver, chose rare...

Raffinement de Kyoto encore : les chauffeurs de taxi sont  en livrée et gants blancs... Et même les rampes des escaliers roulants de la gare sont belles.



J'ai d'ailleurs profondément aimé la guesthouse où j'étais - Hotel Mundo - toute mimi et chaleureuse malgré le froid qui y régnait. L'ai-je déjà dit? D'après ce que j'ai compris, il n'y a pas de chauffage central au Japon, on se chauffe avec la climatisation inversée, et on ne chauffe donc que les moments où l'on est présent. Et on se glisse avec bonheur sous la table chauffante recouverte d'un tissu matelassé pour garder la chaleur, on se calfeutre entre ses rideaux dans son lit, on a parfois une petite bouillote... Cette chaleur, je l'ai connue chez Kei et Kotaro à Tokyo, je l'ai connue aussi à l'Hotel Mundo, où Aya, une des jeunes filles qui y travaillent, a partagé son petit déjeuner de soupe miso et poisson avec moi...

Il faut froid dans la guesthouse, mais le lit avec ses rideaux et ses couvertures fleuries est chaleureux.

L'hotel Mundo est dans une maison d'une centaine d'années, et a gardé un charme désuet, avec un magnifique lavabo de porcelaine bleue et blanche.

Petit déjeuner de soupe miso avec Aya.

Départ -  hélas - de la guesthouse, harnachée et, ahum, avec une élégance un peu spéciale... 


Et coup de coeur pour le sanctuaire shinto Fushimi, ses allées de torii rouges et ses statues de renards, messagers du dieu Inari auquel le temple est dédié.  Si la journée nous sommes trois millions à nous y presser, j'y  suis retournée la nuit, et la magie a opéré. Sentiment très étrange à cheminer seule sous ces portes, avec parfois cette impression que devaient ressentir les archéologues de jadis, s'enfonçant dans les entrailles d'une pyramide égyptienne: un long couloir sombre, menant vers l'inconnu... Et le jeu de lumières des piliers sur le sol...

Sentiment très particulier également: alors même que j'étais seule, la nuit, dans un sanctuaire, aucune peur (hormis celle de me perde car le lieu est immense), plutôt un sentiment de calme, alors même que me trouver en pleine nuit dans un cimetière en France générerait des peurs de toute sorte dans mon esprit.




Partie de cache-cache.


Magie de la nuit dans le sanctuaire...










De retour de ce lieu apaisant, plongée dans le Kyoto moderne, ses rues bondées de jeunes le samedi soir, ses karaokés, ses clients endormis sur le comptoir, ses lumières et ses salles de jeux. J'ai aimé ce contraste, pouvoir m'y promener pour le savourer...








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