La vie d une voyageuse qui s est fait détrousser au bout du monde est une succession de montagnes russes, entre moments de répit et moments de désespoir. Moment de répit lorsque, bloquée au Nicaragua dans l attente de mes nouvelles cartes de crédit, je décide de trouver refuge la ou il y a des gens que j aime, El yunque. Moments de désespoir lorsque les complications financières et les inquiétudes sur la sécuriteéde mon prochain trajet se font jour.
Trois jours de répit et de joie a El Yunque, leur faire la surprise de débarquer le samedi soir après avoir couru avec mon sac a dos sur le chemin boueux, prenant les raccourcis par les plantations de café, les trouver rassemblés comme toujours chez Guillermina, passer la soirée la-bas aàdanser et faire la fête, faire la connaissance de Veronica, la nouvelle volontaire, une boule d'énergie latino new yorkaise, partager de nouveau du café froid à la cabana (te de rana, thé de grenouille, s amusent-ils a dire), passer un nouveau dimanche tous ensemble à la rivière...
Tout comme moi, Veronica s est posé la question de savoir si elle aurait la force de rester, puis elle a décidé de relever le défi. C est finalement une chance que nous soyons arrivées séparement, car ainsi nous n avons pas eu le choix, il fallait s adapter; à deux, nous aurions créé notre propre monde et n aurions pas eu la chance de vivre avec les gens d ici les relations que nous avons eues. Ces trois jours ont été pour nous l occasion de partager nos expériences, de relativiser, de rire...
Trois jours au sommet des montagnes russes. Puis retour a la réalité financière et concrète a Matagalpa: toujours sans nouvelles des cartes envoyées par la banque depuis maintenant dix jours, et l autre carte, envoyée par Chronopost par les amis, bloquée a Miami par un incident de transit... Descente vertigineuse sur les montagnes russes.
S ajoutent a cela les inquiétudes sur mon trajet pour aller a Flores au Guatemala, ou je dois aller wwoofer. Deux itinéraires au choix: le plus court, vingt heures, passe par le Honduras, dangereux, ou des bandes armées attaquent les bus. Or, si la première partie du trajet se fait dans un bus international Tica bus, toute une partie est dans l inconnu le plus total... Et une des lignes de bus qui fait ce trajet ne le fait plus, c est mauvais signe. J avoue que je n aurais pas le courage d affronter un nouvel incident de parcours...Le plus sûr me fait passer par le Salvador et Guatemala Ciudad, mais ce sont plus de 30 heures de route. Impossible d avoir des infos claires, que faire, que choisir, je ne sais plus. Au fond des montagnes russes.
Heureusement, a Matagalpa m ont accompagnée Francisco, Obel Wilmer, Guillermina car c est jour de paye à aller chercher, et Veronica qui en profite pour se faire un bain de civilisation. Je les retrouve, nous passerons la soirée ensemble, regrimpée en haut des montagnes russes.
Mais le lendemain, ill n ya plus le choix, je dois partir pour Managua. Monter dans le bus le coeur gros, très gros... Descente des montagnes russes.
Espoir, à Managua, de trouver d autres voyageurs pour partager leur avis; hélas, debarquer dans un hotel ou je suis la seule cliente. Personne en effet ne s arrête a Managua, sauf s il n a pas le choix. Capitale laide, étouffante, sans le moindre interêt. Personne a qui parler. Encore plus au fond des montagnes russes.
Le jeudi matin, joie bonheur, découvrir deux autres clients, et en plus des Francais! Ils ont dormi a Managua car ils n avaient pas le choix, le bagage de l un d eux s est perdu à Francfort. Quel bonheur de pouvoir parler avec d autres voyageurs, de papoter en francais! Remontée des montagnes russes.
Dix minutes plus tard, appel de l ambassade: la carte envoyée par Chronopost est arrivée! La, je suis carrément au sommet des montagnes russes! Se précipiter la bas, en profiter pour papoter avec la dame a l accueil, toute guillerette et soulagée, me précipiter dans un cyber cafe pour la débloquer... et la, fondre en larmes: obligée de donner un code que la banque m enverra par SMS sur mon téléphone. MAIS JE N AI PLUS DE TELEPHONE!!!!!! J ai un truc a dix sous du Nicaragua! Je craque, je n en peux plus. J appelle le service clientèle en larmes, mon interlocutrice est adorable, mais ne peut rien faire.
Panique totale, SOS lancé sur Facebook, je ne sais plus que faire. Dans le sous-sol des montagnes russes. Se calmer, essayer de réfléchir, demander a une amie si je peux donner son téléphone, ce qu elle accepte, mais le changement de téléphone repousse le déblocage de 24 heures au moins. Je croise les doigts, je croise les doigts....
Pour couronner le tout, un passage sur place au bureau de Tica bus me permet d apprendre ce qui n était pas indique sur internet: aux horaires de trajet, il faut rajouter a chaque fois une étape la nuit. Que ce soit au Salvador ou au Honduras, pas question pour les bus de rouler de nuit. Au 20 heures de l un et au 30 heures de l autre, il faut donc rajouter une nuit, dont une dans une ville au Honduras si j opte pour ce trajet. Je continue ma course dans le sous-sol des montagnes russes...
Au dernieèes nouvelles, ce soir jeudi, j en suis a être totalement imperméable a tout, comme si de toute façon rien ne pouvait plus me toucher... Demain, carte débloquée ou nouvelle demande d aide financière a la famille? On verra....
Trois jours de répit et de joie a El Yunque, leur faire la surprise de débarquer le samedi soir après avoir couru avec mon sac a dos sur le chemin boueux, prenant les raccourcis par les plantations de café, les trouver rassemblés comme toujours chez Guillermina, passer la soirée la-bas aàdanser et faire la fête, faire la connaissance de Veronica, la nouvelle volontaire, une boule d'énergie latino new yorkaise, partager de nouveau du café froid à la cabana (te de rana, thé de grenouille, s amusent-ils a dire), passer un nouveau dimanche tous ensemble à la rivière...
Partage d experiences
Tout comme moi, Veronica s est posé la question de savoir si elle aurait la force de rester, puis elle a décidé de relever le défi. C est finalement une chance que nous soyons arrivées séparement, car ainsi nous n avons pas eu le choix, il fallait s adapter; à deux, nous aurions créé notre propre monde et n aurions pas eu la chance de vivre avec les gens d ici les relations que nous avons eues. Ces trois jours ont été pour nous l occasion de partager nos expériences, de relativiser, de rire...
Trois jours au sommet des montagnes russes. Puis retour a la réalité financière et concrète a Matagalpa: toujours sans nouvelles des cartes envoyées par la banque depuis maintenant dix jours, et l autre carte, envoyée par Chronopost par les amis, bloquée a Miami par un incident de transit... Descente vertigineuse sur les montagnes russes.
Traversee dangereuse
S ajoutent a cela les inquiétudes sur mon trajet pour aller a Flores au Guatemala, ou je dois aller wwoofer. Deux itinéraires au choix: le plus court, vingt heures, passe par le Honduras, dangereux, ou des bandes armées attaquent les bus. Or, si la première partie du trajet se fait dans un bus international Tica bus, toute une partie est dans l inconnu le plus total... Et une des lignes de bus qui fait ce trajet ne le fait plus, c est mauvais signe. J avoue que je n aurais pas le courage d affronter un nouvel incident de parcours...Le plus sûr me fait passer par le Salvador et Guatemala Ciudad, mais ce sont plus de 30 heures de route. Impossible d avoir des infos claires, que faire, que choisir, je ne sais plus. Au fond des montagnes russes.
Heureusement, a Matagalpa m ont accompagnée Francisco, Obel Wilmer, Guillermina car c est jour de paye à aller chercher, et Veronica qui en profite pour se faire un bain de civilisation. Je les retrouve, nous passerons la soirée ensemble, regrimpée en haut des montagnes russes.
Mais le lendemain, ill n ya plus le choix, je dois partir pour Managua. Monter dans le bus le coeur gros, très gros... Descente des montagnes russes.
Espoir, à Managua, de trouver d autres voyageurs pour partager leur avis; hélas, debarquer dans un hotel ou je suis la seule cliente. Personne en effet ne s arrête a Managua, sauf s il n a pas le choix. Capitale laide, étouffante, sans le moindre interêt. Personne a qui parler. Encore plus au fond des montagnes russes.
Miracle, des Francais avec qui parler!
Le jeudi matin, joie bonheur, découvrir deux autres clients, et en plus des Francais! Ils ont dormi a Managua car ils n avaient pas le choix, le bagage de l un d eux s est perdu à Francfort. Quel bonheur de pouvoir parler avec d autres voyageurs, de papoter en francais! Remontée des montagnes russes.
Dix minutes plus tard, appel de l ambassade: la carte envoyée par Chronopost est arrivée! La, je suis carrément au sommet des montagnes russes! Se précipiter la bas, en profiter pour papoter avec la dame a l accueil, toute guillerette et soulagée, me précipiter dans un cyber cafe pour la débloquer... et la, fondre en larmes: obligée de donner un code que la banque m enverra par SMS sur mon téléphone. MAIS JE N AI PLUS DE TELEPHONE!!!!!! J ai un truc a dix sous du Nicaragua! Je craque, je n en peux plus. J appelle le service clientèle en larmes, mon interlocutrice est adorable, mais ne peut rien faire.
Craquer...
Panique totale, SOS lancé sur Facebook, je ne sais plus que faire. Dans le sous-sol des montagnes russes. Se calmer, essayer de réfléchir, demander a une amie si je peux donner son téléphone, ce qu elle accepte, mais le changement de téléphone repousse le déblocage de 24 heures au moins. Je croise les doigts, je croise les doigts....
Pour couronner le tout, un passage sur place au bureau de Tica bus me permet d apprendre ce qui n était pas indique sur internet: aux horaires de trajet, il faut rajouter a chaque fois une étape la nuit. Que ce soit au Salvador ou au Honduras, pas question pour les bus de rouler de nuit. Au 20 heures de l un et au 30 heures de l autre, il faut donc rajouter une nuit, dont une dans une ville au Honduras si j opte pour ce trajet. Je continue ma course dans le sous-sol des montagnes russes...
Au dernieèes nouvelles, ce soir jeudi, j en suis a être totalement imperméable a tout, comme si de toute façon rien ne pouvait plus me toucher... Demain, carte débloquée ou nouvelle demande d aide financière a la famille? On verra....
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