Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

mardi 27 octobre 2015

Buenas Cosas, vous avez dit bonnes choses?

Donc, si je me suis infusé tout ce trajet du Nicaragua au Guatemala, ce n'était pas pour de la visite du pays (quoique j'aurais bien aimé, mais les circonstances financières ne me l'ont pas autorisé), mais pour wwoofer a l'association Buenas Cosas, dans le quartier pauvre de San Benito à Flores, Peten, à quelques heures de route du Belize.

Dix jours la-bas, avec Angelica, fondatrice de BC, et trois de ses enfants, Wilson, Perali et William le petit dernier. Ah, le petit dernier, caprices et bouderies en tous genres, la main m'a souvent demange... Je peux désormais  envoyer toute ma sympathie a mes frère et soeurs, qui ont supporté la petite dernière durant toutes ces années, je comprends aujourd'hui leur calvaire....

Sinon, donc, Buenas Cosas (bonnes choses).  Angelica est une femme de volonté, et qui essaye vraiment d'aider les communautés qechi ( l'ethnie prédominante) du secteur. Elle travaille depuis l'age de 12 ans, a réussi à s'en sortir toute seule, a fait du volontariat ici durant trois ans, chez des communautés très pauvres, Avec son mari Memo, un Américain, ils ont fonde BC.


Depuis 2011, BC aide une vingtaine de communautés, que ce soit pour avoir ou entretenir des jardins, replanter des arbres, enseigner l'anglais aux enfants, fournir des vélos pour se déplacer, etc. Je crois qu'ils ont fourni un immense travail. Hélas, je ne suis pas arrivée au bon moment. Le couple vient juste de se séparer, donc l'ambiance n'était pas facile. C'est dommage car c est une femme très intéressante, encore pleine d'idéaux et de rêves, nous avons pu avoir parfois de belles discussions, sur la politique ( nous étions en plein second tour des présidentielles), sur la vie, sur ses espoirs pour les communautés du secteurs, sur les relations entre hommes et femmes, bref, sur tout ce qui nourrit notre vie.

Mes sangsues de la semaine


La premiere semaine j ai travaillé dans le jardin de Teresa, une veuve de 58 ans qui en parait 70, avec son plus jeune fils Felipe, 10 ans, et son petit fils Mario, 4 ans. Celui-ci habite avec elle car sa mère a été tuée par une balle perdue entre gangs quand il avait quelques mois, et le père (fils de Teresa) est actuellement a l'armée. J ai travaille comme une dingue! Débroussailler à la machette, piocher, les deux premiers jours sous un soleil de plomb... Mes vêtements étaient aussi trempés que si j'étais sortie d'une douche... Les autres jours, il avait plu, cette fois c'était un kilo de boue attachée à chacune de mes chaussures, ah la la...
Apres le nettoyage a la machette et le piochage, plantation de graines biologiues.

Felipe, Mario et Teresa, mes sangsues preferees...


Bref, c'etait intéressant, mais quatre jours m'ont suffi, car j'ai surtout eu l'impression que j'etais pour eux un distributeur d'argent sur pattes. "Francisca, tu as vu, mes chaussures sont cassées, il m'en faut d autre. Et le pneu du vélo de Felipe est crevé. Tu vas en acheter d autres. Et il faut des clous pour réparer le toit," OK, j ai compris le message... Le lendemain j arrive avec le tout. Second jour: "Il faut réparer la radio aussi. Il faut pisto (du pognon) pour ça" en me regardant dans les yeux et en frottant son pouce et son index. Troisième jour: " Il faut acheter une pédale pour le vélo de je ne sais plus qui," Ou encore, une discussion entre eux: "Il faut de la farine pour les tortillas, qui va payer?" Mouvement de la tête de Felipe dans ma direction: "Elle." Etc, etc...

Oui, ce sont des sommes que je pouvais payer, et oui, je sais que pour eux nous sommes riches (et effectivement, nous le sommes) mais la façon de faire m'a mise très mal a l aise. Elle me l'aurait demandé autrement, j'aurais eu du plaisir à le faire; là, je l'ai fait par obligation. J'ai un peu eu l'impression d'être face à de grandes sangsues...

Ma chambre pour dix jours.
Dans la cuisine de Buenas Cosas: la vie semble bien dure pour Vaca (appelée ainsi en raison de son pelage comme celui d'une vache) et Dobby.... Dans une autre vie, j'aimerais bien être chien. Ou chat, c'est encore mieux!

Rencontre impromptue près de la douche.


Heidi, une compagnie bienvenue


La semaine suivante, j ai travaillé avec les chêvres, j'ai démonté leur abri, abimé et inutilisable, pour en faire du bois pour la cuisine. Mais j'ai pu voir la difference avec El Yunque. La bas, il y avait une confiance permanente, l'experience dure s est transformée en très belle expérience. Ici, il y avait un malaise permanent.   Du coup, j ai été très heureuse de voir arriver Heidi, une volontaire venue de Suisse, hélas pour mes deux derniers jours uniquement. Nous avons pu partager nos sentiments, et elle m'a écrit ensuite pour me dire qu'elle aussi était partie plus tôt que prévu, ayant ressenti le même malaise.
La rue ou j habitais, avec la jument Chu Chu.

Seance de taille des sabots du bouc Billy avec Wilson.

J ai appris a manier la machette.

Demolition de l abri des chevres.

Heidi et moi, un bon duo!

Angelica retrouve parfois le gout de rire.


J'espère que les choses se régleront pour Angelica et qu'elle retrouvera la joie de vivre, ce qu elle fait mérite vraiment que des volontaires viennent l'aider.


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