Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

mercredi 17 juin 2015

Syndrome du chat déplacé



Quiconque a eu un chat connait le syndrome du chat déplacé : si le matou est emmené dans un lieu qu’il ne connaît pas, il va se réfugier dans une cachette, déboussolé par cet univers auquel il ne comprend rien.

Ce syndrome s’applique aussi à l’humain qui part faire le tour du monde. Jusqu’à l’aéroport JFK de New York, le cordon ombilical vers la France n’était pas tout à fait coupé. Une nuit à Strasbourg avec des amis, une autre en famille  à Paris, la perspective de prendre un café à JFK avec des amis alsaciens en vacances aux USA, à discuter de tout et de rien, maintenaient encore ce petit quelque chose de chez moi, ce quotidien familier et rassurant. 

Et puis un escalier, les uns montant vers le hall de départ des vols, l’autre partant pour rejoindre New York, et là soudain, le cordon se coupe brutalement. On réalise qu’on est seule et on n’a plus qu’une envie : aller se réfugier au fond du lit qu’on a loué dans le Queens, et même la discussion avec le chauffeur de taxi pendjabi avec son accent indien roulant ou les hôtes gentils comme tout n’y changent rien… le décalage horaire  - il est 2 heures du matin à mon horloge interne – a  bon dos et me permet de trouver une bonne excuse…

Syndrome exacerbé par un problème technique d’adaptateur universel qui semble ne pas vouloir marcher sur mon smartphone, justement celui qui garde le lien avec mon univers français, mon succédané de cordon ombilical. Envie de m’enfoncer encore plus dans mon lit, pour oublier…

Et puis une conversation matinale avec mes hôtes autour d’un café, à parler astronomie, livres, un breakfast d’oatmeal avec un vrai bon café – Astoria est le quartier grec du Queens, on a donc le bonheur d’y boire des vrais cafés et pas ce truc maronnasse à l’américaine – dans une bagel house où une tripotée de hipsters travaillent sur leur ordi, une pub vivante pour la marque à la pomme, et le matou déboussolé a retrouvé ses marques. Un étirement – merci l’enseignement félin – un regard autour de moi, je suis à New York, et c’est le tour du monde qui s’ouvre à moi…

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