Pas de wwoofing pour moi en Inde pour cause de séjour trop
court, mais la rencontre d’Annadana, une organisation qui s’attache à préserver
les graines indigènes afin de les mettre à disposition des agriculteurs. Depuis
les années 90, l’agriculture indienne a en effet été placée sous la coupe
réglée de l’industrie agro-alimentaire. Les fermiers n’ont plus à disposition
que des semences hybrides bien calibrées, mais stériles, qu’ils sont obligés de
racheter chaque année et qui nécessitent l’usage intense de produits chimiques.
Quant au coton, il est aujourd’hui à 90% OGM.
Ceci a mené, ces dernières années, à des vagues de suicides
de paysans, pris à la gorge car les cultures qu’ils avaient été encouragés à
faire sont gourmandes en eau, or la sécheresse frappe de nombreux états depuis
plusieurs années, d’où des récoltes catastrophiques (d’autant plus que le sol,
avec les monocultures, s’est appauvri) ; d’autre part, ils s’étaient
endettés pour acheter chaque année de nouvelles semences et les produits
phyto-sanitaires pour enrichir artificiellement le sol.
Même pour leur consommation personnelle ils sont désormais tributaires des légumes qu’ils
achètent: impossible de cultiver un potager si les graines sont stériles.
Annadana essaye donc d’aider les paysans à se réapproprier leur vie et leur travail. Fondée à Auroville en 2001 par Kokopelli, l’association française de préservation des graines anciennes, Annadana est aujourd’hui basée à Bangalore, où elle est dirigée par Sangita Sharma, une sacrée femme, chargée des relations publiques dans une grande entreprise de Dubaï, avant de décider de tout quitter pour se consacrer à Annadana.
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Sangita Sharma et son équipe à Bangalore. |
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Une ferme en ville... |
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... avec même les vaches. |
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... et leur veau. |
On y trouve une banque de semences ainsi qu’une ferme
modèle ; en effet, les paysans désireux de recevoir des graines doivent suivre
des ateliers pour savoir comment les utiliser. Quelque 5000 paysans visitent
les lieux chaque année, plus les internes, tel Janakan, jeune ingénieur en
mécanique du Tamil Nadu, qui a quitté son travail pour travailler avec une
association qui aide une cinquantaine de paysans dans un village de 300 fermes
à passer en bio.
J’ai passé une journée à Bangalore, avant d’accompagner
Sangita et son équipe dans les Western Ghats, où ils ont ouvert une deuxième
ferme à l’été dernier., gérée par Ashok, partenaire de Sangita Celle-ci est encore au stade d’ébauche, mais l’idée est
d’avoir là aussi une banque de semences et une ferme modèle à destination des
paysans des environs.
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Dans la ferme des Western Ghats: Roja, jeune veuve. |
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Krishnamurti, fermier du village, Keshav, responsable de la ferme de Bangalore, et Roja trient des graines. |
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Roja et Janakan.
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Ashok, Keshav et Janakan. |
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Moment de détente au lac pour Ghita et Jyodhi, les employées de Sangita. |
J'ai également accompagné Sangita et Ashok dans leur visite chez les habitants auprès lesquels Annadana s'implique: un fermier qui a décidé de passer au bio, une villageoise mère de quatre enfants dont l'association finance la reconstruction, une vendeuse de légumes qui utilise les graines d'Annadana...
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Sridhar Shettwy, cultivateur de riz, poivre et noix d'aracana (servant au bétel). |
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Le poivre utilise les troncs d'aracana comme tuteur. |
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Annadana finance la reconstruction de la maison de cette villageoise. |
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En attendant, celle-ci et sa famille vivent ici. |
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Cette jeune fille en révision de son cours de géographie m'a impressionnée par sa soif d'apprendre et son désir de s'en sortir par l'éducation. |
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Matinée chez la vendeuse de légumes. |
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Fière de nous montrer cette noix de coco géante. |
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