Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

lundi 3 avril 2017

Post scriptum

Dix mois ont passé depuis mon retour en France. Cela semble peu et cela semble pourtant une éternité.

Oui, le retour a été horrible; cette sensation d'être un insecte tombé dans une plante carnivore, qui se débat dans le suc de la plante; plus il se débat, plus il s'englue, mais il ne peut s'en empêcher c'est plus fort que lui. Et lentement les sucs de la plante le dévorent... J'ai perdu tout espoir, il n'y avait plus d'avenir.

Je le savais que le retour serait dur; mais entre savoir une chose et la vivre, il y a un gouffre, et j'ai plongé tête la première dans ce gouffre.

Et puis la vie est ainsi, on remonte peu à peu du monde noir. L'automne m'a vu m'apaiser, l'hiver fut dur de nouveau, mais peut-être me fallait-il encore du temps pour digérer, intégrer tout ce que j'avais vécu...

C'est maintenant que je vois combien de voyage m'a changée. Et combien le travail mené sur moi-même porte peu à peu ses fruits. Chaque jour j'essaye de cultiver la bienveillance, le regard positif sur la vie et sur les gens; j'apprends à prendre avec plus de sérénité ou de distance toutes ces petites choses qui nous irritent tellement d'habitude: un train en retard, un conducteur devant qui n'avance pas, quelqu'un qui aboie sur vous ou sur le train en retard...

Plus facile à dire qu'à faire, surtout certains jours, et il y a des jours où je plonge, où je tremble à l'intérieur, mais c'est comme si j'avais le sentiment que tout ce qui m'a nourrit m'aide à passer ces moments plus facilement.

Certes, je ne sais toujours pas ce que je veux faire du reste de ma vie. Partir? Rester? Et si je pars, je fais quoi, comment je vis? Et si je reste, je continue comme ça?

En attendant que tout ceci décante encore, je prends ce qui est à prendre, je savoure la plénitude que j'arrive désormais à toucher du doigt, elle qui m'était inconnue durant tant d'années. Et rien que cela, c'est merveilleusement bon.


1 commentaire:

  1. Peut tu me mettre en contact avec Finca El Yunque au Nicaragua? Ou, est-ce que tu as d'autres suggestions de lieux pour WWOOF en Amérique Centrale? Merci si tu peux m'aider! -Bjorn

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