Wwoof autour du monde

C'est l'histoire d'une journaliste qui va se nettoyer les neurones durant un an en faisant du wwoofing autour du monde.

Pour ceux qui ne connaissent pas, wwoofing: willing workers on organic farms, c'est-à-dire aider des agriculteurs bio et en échange être logé et nourri.

Pourquoi du wwoofing? Parce qu'il combine tout ce que j'aime: la nature, le grand air - ah, les mains dans la terre, finir sa journée crottée - les voyages, les rencontres... Et surtout, je n'avais pas envie de "voyager pour voyager", mais trouver un fil conducteur et apporter ma petite contribution à une autre façon d'envisager notre monde.

Attention! Ce n'est pas un travail journalistique que je fais ici, je ne prétends pas à l'exactitude, mais au partage de ce que je vis. Pour le plaisir, simplement...

mardi 10 mai 2016

Bons baisers de Pondicherry

Un festival de couleurs avec les saris chatoyants des femmes, une langue qui roule sur la langue comme un bonbon qu’on suce, des conducteurs de cyclos qui circulent dans tous les sens avec la main en permanence sur le klaxon, les rickshaws, la foule, les odeurs de curry qui se mêlent à celles de l’encens des temple, bienvenue en Inde ! Pour moi, l’introduction à l’Inde s’est faite via la toujours très française Pondicherry grâce à un ami de mes années étudiantes à Lyon, Patrick Guicherd, qui y vit avec sa femme Brigitte et leurs enfants Jade et Louis.

 Pondicherry ? D’abord, une chaleur qui vous tétanise. Mai est parmi les mois les plus chauds, et cette année encore plus : 35 d° et, avec l’humidité, un ressenti de 50 d°. A peine sorti de la douche qu’on l’on poisse de nouveau de sueur ; dans la journée, on est incapable de rien faire, le cerveau transformé en chou-fleur bouilli.

Rue Suffren, rue Surcouf, couvent de Cluny…


Il n’empêche que j’ai aimé la ville, son ancien quartier français a un charme incroyable, avec ses anciens bâtiments aux couleurs pastel délavées par le climat, ses arbres qui donnent une fraicheur bienvenue - et encore, le cyclone de 2011 en a détruit un grand nombre – ses magasins d’art, d’artisanat, ses multiples persistances de la France :  partout on tombe sur les « douanes », les « travaux publics », le monument aux morts, la statue de Dupleix, le couvent de Cluny, le lycée français, l’église du Sacré-Cœur, les rues s’appellent rue Suffren, rue Surcouf, rue Bussy, rue du Petit Canal (ou Petit Canal street)…  

Bienvenue, signifient  les dessins sur le sol.













Comme partout dans le pays, les rues fourmillent de petits commerces, mais on ne trouve pas en Inde du Sud tout ce qui peut nous faire rejeter l’Inde : les gens qui défèquent et meurent dans la rue, les mendiants qui vous montrent leurs membres atrophiés, la saleté, tout ceci se trouve dans les mégapoles infernales du nord, Dehli, Calcutta, etc.

Délicieuux petit-lait à la coriiandre et au persil; si rafraichissant dans la moiteur.

Le cordonnier qui m'a fait des chaussures faites main pour 7 euros. 







Le soir, les Pondicherriens se retrouvent tous sur l’avenue qui borde le golfe du Bengale, pour savourer la brise rafraichissante et regardant l’océan ou en prenant des selfies devant le monument de Gandhi. Sur un banc, un homme âgé, barbe fine et petit chignon, m’a parlé spiritualité, un autre m’a parlé des problèmes de politique du pays, un jeune garçon m’a lu les lignes de la main durant un quart d’heure (c’est fou ce qu’une main peut être bavarde… )…





Mon petit liseur des lignes de la main (je suis comme un lotus, je vogue au gré du courant, etc, etc...) et les deux jeunes qui ont traduit. 

Ganesh, Sri Aurobindo et la Mère


La spiritualité est ici encore plus présente qu’en Thaïlande. Déjà avec les temples dravidiens typiques du sud de l’Inde, sorte de gâteaux multicolores présentant tout le panthéon de l’hindouisme. J’y ai assisté à une cérémonie dans les vapeurs d’encens (cela m’a valu de me griller la plante des pieds en sortant, Kartic, mon chauffeur de rickshaw, ayant préféré garder mes sandales pour éviter qu’elles soient volées ), j’ai été invitée par une famille à manger le plat de riz que tous mangeaient assis par terre dans le temple à l‘occasion d’un mariage, j’ai offert à Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, un collier de jasmin ainsi que des bananes et de la noix de coco pour l’éléphante qui bénit les gens de sa trompe contre quelques roupies…









Colliers de jasmin en offrande.













Les marchands du temple...


Sur un banc dans le parc Barathi, un ingénieur de New Delhi m’a aussi parlé de son choix de quitter son travail pour venir à Pondicherry, à l’ashram de Sri Aurobindo, un des gourous indiens les plus célèbres, vénéré par des millions de personnes. Avec « la Mère », une Franco-polonaise, ils prônaient un yoga intégral, infusant chaque instant de la vie. L’ashram occupe tout un quartier de la ville française, reconnaissable avec ses murs gris à festons blancs et le tombeau de Sri Aurobindo est un lieu de pélerinage.

La Mère est à l’origine de la création d’Auroville, sans doute le seul exemple d’une communauté issue de l’esprit des années 70 et ayant réussi à survivre à l’épreuve du temps. A la sortie de Pondicherry, la communauté comprend quelque 2000 Aurovilliens originaires du monde entier, auxquels s’ajoutent des stagiaires, des hôtes, les visiteurs. Car la communauté est ouverte au monde, on peut la visiter, y acheter des produits bio de toute sorte, y suivre des ateliers de yoga, d’ayruveda ou autres, y passer la journée… J’irai d’ailleurs y passer quelques jours juste avant mon retour en France.




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